Football : à Nîmes, les supporteurs inquiets pour « l’âme de leur club »

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Regroupés en arc de cercle, les bras levés vers le ciel, ils reprennent en chœur l’un de leurs airs favoris : « On est là, on est là, même si Rani ne veut pas, nous, on est là.  » Les supporteurs du Nîmes olympique donnent de la voix, samedi 13 mai au matin, sur la place de la mairie. Ils sont près de 300 manifestants, avec leurs écharpes et maillots du club de football de la ville, à reprendre les refrains qui accompagnent d’ordinaire les matchs, espérant perturber le conseil municipal qui se tient à l’intérieur du bâtiment : « Nî-mois ! Nî-mois !  »

En conflit ouvert avec le président du club, Rani Assaf, depuis des mois, et à quelques heures d’un match crucial contre Caen pour le maintien de leur équipe en Ligue 2 – finalement perdu (2-4) –, les supporteurs du Nîmes Olympique sont venus demander des comptes à l’équipe municipale, dirigée par le maire Jean-Paul Fournier (Les Républicains). « Assaf – Mairie, tous coupables », lancent les manifestants.

Si la colère gronde depuis des mois, ce n’est qu’en fin de semaine dernière qu’un collectif baptisé « Sauvons le Nîmes Olympique » a vu le jour. Réunissant les deux clubs de supporteurs (Gladiators et Nemausus 2013), d’anciens joueurs professionnels, des commerçants et chefs d’entreprise, le collectif a mis en ligne une pétition qui a collecté en quelques jours près de 4 000 signatures. « Nous ne pouvons plus rester sans rien faire. Nous voulons sauver l’âme de notre club », explique Dimitri Pialat, président des Gladiators, groupe historique de fans des Crocos. « Monsieur Rani Assaf n’est pas l’homme de la situation, prolonge le commerçant Corentin Carpentier, l’un des fondateurs du collectif. Nous dénonçons sa vision mercantile et l’absence d’un véritable projet sportif qui mènent notre club dans l’impasse. Et nous demandons à la mairie d’agir. »

A travers cette manifestation, le collectif se mobilise avant tout pour que la municipalité revoie le compromis de vente de l’emblématique stade des Costières – où le Nîmes Olympique a écrit quelques-unes de ses plus belles pages. Rani Assaf souhaite l’acquérir pour y construire un nouveau stade, assorti d’une grande zone d’activités, d’au moins un hôtel, de résidences et écoles d’enseignement supérieur. Un complexe pharaonique estimé à 250 millions d’euros. « Le club lui sert de porte d’entrée pour mener un projet immobilier de grande envergure. Ce n’est pas ni le club, ni les résultats sportifs qui l’animent », assurent les membres du collectif.

Parmi eux, un « enfant du club », Alain Espeisse. « J’ai commencé en poussin et j’ai fini en première division. Mais je ne reconnais plus ce club… On nous crache dessus, assène celui qui a défendu les couleurs des Crocos entre 1983 et 1993, et relate que les anciens joueurs n’ont plus le droit d’accéder au stade. Notre but est que la mairie se désengage de ce compromis tant que le propriétaire du club n’aura pas mis en place une véritable structure et un projet sportif digne d’un club professionnel. »

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