Délégué de l’annexe de la Fédération internationale de football (FIFA) à Paris, à l’Hôtel de la Marine, Noël Le Graët n’a pas quitté le monde du ballon rond en démissionnant, le 28 février, de la présidence de la Fédération française de football (FFF). Le dirigeant breton de 81 ans entretient d’excellents rapports avec le patron italo-suisse de la FIFA, Gianni Infantino. Au-delà des alliances sur l’échiquier politique, ce lien de proximité a permis à l’octogénaire de bénéficier de quelques faveurs en nature pendant le dernier Mondial au Qatar.
Selon nos informations, M. Le Graët a pu obtenir de la FIFA des places supplémentaires, en complément de celles octroyées en vertu du protocole, à l’occasion de la finale de Coupe du monde, perdue aux tirs au but par les Bleus face à l’Argentine, le 18 décembre 2022, au stade de Lusail.
Alors que chaque fédération finaliste est censée recevoir de la FIFA un quota de places (dont deux en tribune présidentielle et huit en tribunes officielles), la FFF a pu en récupérer une vingtaine de plus (en tribune présidentielle et en tribunes officielles).
M. Le Graët, qui a payé les frais d’avion sur ses propres deniers, a fait venir pour la finale au Qatar vingt-huit de ses proches : famille, amis, ainsi que Philippe Le Goff, le maire de Guingamp (Côtes-d’Armor), petite ville de 6 900 habitants dont l’ex-président de la FFF fut l’édile (1995-2008), où il a bâti son groupe agroalimentaire et entamé sa carrière de dirigeant dans le monde du football.
Un bus affrété par la FIFA a convoyé les invités de M. Le Graët. Ces derniers ont été logés au Qatar aux frais de la Fédération internationale, dans trois villas mises à leur disposition par la FIFA.
Logés aux frais de la FIFA
M. Le Graët confirme au Monde « être le seul dirigeant de la FFF à avoir payé sur ses deniers l’avion pour tous les gens qui [l]’accompagnaient, à [s]a charge. J’avais fait la même chose en Russie, en 2018. Je fais vachement gaffe là-dessus et ne fais pas venir mes proches à l’œil. » Il dit aussi avoir réglé sur ses deniers le voyage du fils de sa directrice générale, Florence Hardouin (actuellement visée par une procédure de licenciement), pour la demi-finale du Mondial 2018 en Russie.
Le clan Hardouin précise que « quand la FFF a proposé de payer le voyage aux membres des familles du staff de la FFF », la « DG » « a refusé car elle ne voulait pas être favorisée. » « Son fils avait 13 ans à l’époque et Mme Hardouin ne l’avait pas vu depuis un mois. NLG lui a donc proposé de le faire venir avec ses amis dans un avion financé par le président sur une journée. Elle a accepté. Son fils n’est pas revenu pour la finale. »
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