FIFA : nouveau plébiscite attendu pour Gianni Infantino, l’hyperprésident de l’instance

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Les congrès électifs de la Fédération internationale de football (FIFA) se suivent et se ressemblent. Comme à Paris en 2019, l’Italo-Suisse Gianni Infantino, 52 ans, sera reconduit à la présidence de l’organisation par ses 211 fédérations nationales membres, jeudi 16 mars, à l’issue d’un vote par acclamation lors du conclave organisé à Kigali (Rwanda). A part une poignée de pays européens, comme la Norvège et l’Allemagne, les votants vont plébisciter sans ciller le patron du football mondial, une nouvelle fois unique candidat à sa succession.

L’ex-secrétaire général de l’Union des associations européennes de football (UEFA), qui pourrait rester aux commandes de la FIFA jusqu’en 2031 selon les statuts de l’instance, a verrouillé son empire à triple tour. Le bilan financier de l’organisation est son meilleur argument électoral.

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Si le règne de son prédécesseur, Sepp Blatter (1998-2015), avait coïncidé avec une explosion des revenus de la FIFA et une redistribution de cette manne financière aux fédérations membres à visée électoraliste, la FIFA est devenue une monstrueuse « machine à cash » depuis l’intronisation de M. Infantino, en février 2016.

L’autoproclamée « Nouvelle FIFA »

L’instance est assise sur un tas d’or. Elle a annoncé un chiffre d’affaires record de 7,6 milliards de dollars (environ 7 milliards d’euros) au terme du cycle commercial 2019-2022. Ses réserves s’élèvent à 3,97 milliards de dollars à la fin de l’année 2022. Pour le cycle 2023-2026, la FIFA a anticipé des revenus, hors Coupe du monde des clubs, de 11 milliards de dollars, grâce notamment à l’extension du Mondial à 48 équipes, à partir de l’édition 2026, coorganisée par les Etats-Unis, le Mexique et le Canada. Une manne qui alimente le clientélisme.

L’organisation s’enorgueillit d’avoir multiplié par « par sept les investissements dans le développement du football par rapport à la période pré-2016 ». Elle se prévaut aussi d’avoir mis en place « un plan d’aide de 1,5 milliard de dollars à la disposition de la communauté mondiale du football sous forme de subventions et de prêts » lors de l’épidémie de Covid-19.

L’autoproclamée « Nouvelle FIFA » se targue surtout d’avoir initié des « réformes de gouvernance et de gestion financière » et vante « son approche sérieuse et professionnelle des choses » qui contrasterait avec l’ère Blatter et son cortège de scandales de corruption.

« L’argent ne disparaît plus, il n’y a pas de dépenses désastreuses d’un demi-milliard dans des bâtiments à Zurich qui n’appartiennent pas à la FIFA, pas de bonus de dizaines de millions de dollars, pas de contrats de droits médiatiques accordés au rabais pour des motifs obscurs », assure l’instance, alors que M. Infantino, dont la rémunération annuelle globale s’élève à 3,62 millions d’euros, s’est offert un bonus de 1,66 million d’euros après le Mondial 2022 au Qatar. Après avoir vécu durant un an Qatar, M. Infantino est domicilé dans le canton de Zoug (Suisse), réputé pour son régime fiscal avantageux.

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