L’ancienne direction de la Fédération française de football (FFF) réglera-t-elle ses comptes à l’Assemblée nationale ? Mardi 7 et jeudi 9 novembre, l’ex-président de la « 3F » (2011-2023) Noël Le Graët dit « NLG », et son ancienne directrice générale (2013-2023) Florence Hardouin seront entendus, sous serment, par la commission d’enquête parlementaire sur les défaillances des fédérations sportives.
Epinglé en février par un audit de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), l’ex-couple exécutif de la FFF pourrait avoir des choses à raconter aux députés. L’audition de Mme Hardouin, victime d’un infarctus en janvier, sera menée à huis clos, à la demande de l’intéressée pour raisons de santé.
Si M. Le Graët a démissionné en février, soupçonné d’avoir eu un comportement inapproprié avec des collaboratrices, Mme Hardouin a été licenciée par la FFF et a déposé plainte, le 28 avril, pour « harcèlement sexuel et moral » contre son ancien patron. Elle s’est ainsi jointe à l’enquête préliminaire ouverte le 13 janvier par le parquet de Paris contre « NLG ».
Or, selon les informations du Monde, Florence Hardouin a retiré, mi-août, la plainte contre M. Le Graët alors qu’elle a déjà été entendue, au printemps, plusieurs heures par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
L’état-major de la FFF ignorait le contenu de l’accord
« Cela ne change strictement rien à la procédure pénale en cours », assure le parquet de Paris. En effet, le retrait de plainte n’éteint pas l’action publique et l’enquête pénale, ouverte après un signalement de l’IGESR, est toujours en cours. Mme Hardouin renonce toutefois à se constituer partie civile lors d’un éventuel procès et à demander des dommages et intérêts.
En contrat à durée indéterminée à la FFF depuis 2008, mise à pied en janvier 2023, l’ex-DG, âgée de 56 ans, a trouvé, cet été, un accord financier avec la FFF et son nouveau président Philippe Diallo.
Cet accord amiable, qui contient des clauses de confidentialité, impose aux deux parties de ne pas se dénigrer ni de s’attaquer en justice. Il met un terme à la procédure lancé par Mme Hardouin devant le conseil des prud’hommes de Paris. Se présentant comme une « lanceuse d’alerte », elle souhaitait initialement obtenir la nullité de son licenciement et réclamait la condamnation de la FFF au versement d’une somme avoisinant 2,5 millions d’euros. Elle avait par ailleurs saisi le Défenseur des droits.
Mme Hardouin a accepté de retirer sa plainte pénale contre Noël Le Graët, à la demande de Philippe Diallo, dont elle est proche. D’abord réticente à le faire, l’ex-DG a fini par se laisser convaincre par le président de la FFF, selon plusieurs sources proches du dossier. Ce retrait de plainte est la condition sine qua non qui a permis à Florence Hardouin de toucher une indemnité versée par la FFF, estimée par l’Equipe à plus d’un million d’euros.
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