Femmes et sport : « J’ai dû me battre et me justifier deux fois plus car j’étais une femme »

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L’une, faute d’offre existante, a créé son propre club et s’est battue pour disposer d’un équipement adapté, notamment pour les pratiquantes ; l’autre a pris en main les destinées d’une association sportive pour éviter la fermeture de celle-ci. Que ce soit dans le roller, ou dans le rugby, Précilia Verdier et Pauline Choquet-Coder ont dû affronter des stéréotypes bien ancrés et composer avec un machisme qui, parfois, a pu leur donner « envie de baisser les bras », comme le reconnaît la première.

A l’heure où la France se targue d’organiser en 2024 des Jeux olympiques et paralympiques strictement paritaires, ces deux femmes, chacune à sa façon, incarnent le fait que « le sport féminin, c’est d’abord l’histoire d’une conquête », celle « d’une égalité entre hommes et femmes au sein des pratiques » comme celle du « rôle » et de « la place de la femme dans l’univers du sport », comme l’écrivaient, en 2019, le cartographe Stéphane Coursière et le professeur émérite de géographie urbaine et aménagement du territoire Jean-Paul Volle​ dans un ​article paru dans la revue Etudes héraultaises​.

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« Quand les femmes ont un rêve, elles doivent s’engager à fond, malgré les doutes et les embûches. » Cette phrase, Précilia Verdier ne la lance pas en l’air. A 38 ans, l’ex-championne du monde amateur de roller (en 2008) sait de quoi elle parle. Elle s’est initiée seule, à 18 ans, à la pratique du roller sur le bitume d’un parking du quartier Fourche-Vieille, à Orange (Vaucluse)​, sa ville d’origine,​ avant de rejoindre l’université de Montpellier pour suivre des études supérieures dans le sport. Où elle a buté sur une réalité. « A Montpellier, il n’y avait rien, pas de club. Or, j’en avais besoin pour rester motivée », explique-t-elle.

Pour combler ce manque, elle a fondé en 2011 sa propre école, la Roll’s School. Avec succès, puisque le nombre d’adhérents a grimpé en flèche, pour atteindre 190 personnes, avant de dégringoler à une cinquantaine d’adeptes en 2016. En cause : la vétusté du skatepark Grammont, construit en 1992, sur lequel l’école dispensait cours et stages pour filles et garçons. « C’était la galère, et même dangereux, se souvient-elle. Les filles devaient faire pipi dans une bouteille, car elles ne pouvaient pas s’isoler. »

« Je suis diplômée, je suis championne et j’ai de l’expérience »

Pour y remédier, elle a mené « le combat de [sa] vie », militant pour la construction d’un équipement adapté à la pratique de la glisse pour tous, et en toute sécurité. Elle a monté un dossier, créé un collectif pour porter cette demande, et obtenu gain de cause en juillet 2018 : le projet d’un parc multiglisse de 9 000 m², au budget de près de 6 millions d’euros, doté de sanitaires, vestiaires et bureaux, a été voté par le conseil municipal.

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