FC Sochaux-Montbéliard : les « Sociochaux » ressuscitent l’idéal d’un football populaire

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« Sochaux vivra » et avec lui un rêve ne meurt pas. Celui de voir exister un football populaire au milieu d’une galaxie de fonds d’investissement et de milliardaires multipropriétaires. Le FC Sochaux-Montbéliard (FCSM) va retrouver, vendredi 1er septembre, un stade Bonal comble pour y affronter le GOAL FC, à 19 h 30, dans le cadre du championnat de National, la troisième division française. Il y a à peine un mois, le club du Doubs était pourtant au bord du gouffre.

Véritable monument du football hexagonal à l’histoire presque centenaire – créé en 1928 –, le FCSM a évité le pire : menacé de faillite, il est passé tout prêt de la disparition, avant d’être autorisé par la direction nationale du contrôle de gestion, puis la Fédération française de football, à se maintenir, cette saison, en National.

Ce sauvetage, il le doit en partie à ses supporteurs. L’association Sociochaux a atteint l’objectif qu’elle s’était fixé à la naissance du mouvement en 2018 : entrer au capital du club et obtenir un droit de regard et de décision. Chaque adhérent a donné au minimum 50 euros pour devenir un fan actionnaire, un « socio ». En récoltant plus de 600 000 euros afin d’éviter au FCSM le dépôt de bilan, cette vague de solidarité a propulsé Mathieu Triclot, président et cofondateur du groupe, jusque dans le conseil d’administration de la formation. « C’est difficile de réaliser, s’émeut l’intéressé. On se focalise sur l’ampleur de la tâche qui nous attend. »

« Une détestation du football business »

Ignoré par Nenking, le groupe chinois qui présidait depuis 2019 aux destinées sochaliennes, le mouvement Sociochaux est revenu cet été avec l’idée d’un actionnariat populaire chez les Lionceaux, cette fois avec succès. Le tout nouveau membre du board l’affirme : il ne siégera pas au conseil d’administration en son nom mais en tant que représentant de tous les socios. Mathieu Triclot se félicite d’un mouvement de solidarité « sans équivalent, alors qu’on nous prédisait que l’attachement n’était pas assez fort ici ».

L’aura du FCSM est apparue si puissante que la Franche-Comté ne fut pas assez grande pour la contenir. Pour preuve : parmi les sept à huit mille socios recensés, une bonne partie ne se revendique même pas supporteur du club. Mais touchés par la situation d’une formation historique, ils ont tenu à s’engager pour donner vie au projet et montrer qu’un autre modèle était possible.

« Quand on voit la manière dont le football évolue depuis quelques années, on se dit que permettre aux fans de siéger dans les instances de gouvernance est essentiel », explique Benjamin, régulier des tribunes du stade Océane, antre du Havre Athletic Club. « Il y avait quelque chose de romantique dans le fait de rendre ce club à son peuple », abonde Grégory, établi dans le Jura suisse et qui donne généralement de la voix pour les Helvètes du FC Bâle. Un élan que les membres de la première heure de Sociochaux n’avaient pas anticipé : « C’est très émouvant, glisse M. Triclot. En France, il n’y a pas un département français qui n’a pas son socio ! On en trouve même en Malaisie, en Australie… »

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