Entre l’OM, le rap et l’armée, l’étonnant chemin du Protis Club pour atteindre HEC

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Drôle d’endroit pour une présentation de l’école des Hautes Etudes commerciales (HEC) de Paris. Au premier étage du vaste quartier général des South Winners, le plus important groupe de supporteurs de l’Olympique de Marseille (OM) dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai (3e arrondissement), Julie Thinès ouvre des yeux ébahis. Directrice des affaires académiques et de la scolarité au sein de HEC Paris, elle reconnaît ne pas être « totalement au fait des choses du football ». Rachid Zeroual, le responsable de ce groupe de 7 800 membres, et Hamza Baggour, une de ses principales figures, viennent de lui présenter leur fief. Et elle fait maintenant face aux questions intéressées d’une quinzaine de jeunes Marseillais, assis en cercle autour d’elle.

« L’idée collait à ce que notre école cherche à faire dans le domaine de l’inclusion », souligne Julie Thinès

Depuis un an, ces lycéennes et lycéens, issus de milieux sociaux et de quartiers très différents, participent à l’étonnante expérience du Protis Club, une association qui les prépare à intégrer des classes préparatoires après leur baccalauréat et qui, à terme, vise à leur ouvrir un chemin jusqu’aux grandes écoles. Jules Sitruk est au cœur de ce projet né en avril 2022. Souriant et chaleureux, bagout efficace, cet étudiant de HEC de 24 ans a convaincu les dirigeants de son école, et plus particulièrement la mission « égalité des chances », de lui accorder une année de césure au milieu de ses deux ans de master. « C’est une dérogation très rare, mais l’idée collait à ce que notre école cherche à faire dans le domaine de l’inclusion. On souhaite changer les choses dans les cinq à dix ans, en recrutant des étudiants qui peuvent mettre les pieds dans des mondes différents. Jules est arrivé au bon moment », souligne Julie Thinès.

Abonné chez les South Winners, amoureux de sa ville, le Marseillais a imaginé, avec Rachid Zeroual, un projet au format étonnant. Pas une écurie de bachotage qui choisirait les meilleurs élèves et les ferait travailler à la baguette ; pas une association exclusivement réservée aux lycéens des quartiers difficiles… mais « plutôt un tremplin qui ouvre le champ des possibles à des jeunes venus de tous les quartiers de Marseille, avec une moitié travail et une moitié vivre-ensemble. Un club où ils se mélangent et deviennent amis, tout en développant leur ambition et leur exigence », définit l’intéressé, qui tient à la fois le rôle d’organisateur, de répétiteur et de grand frère.

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