Le match entre les U18 de Brétigny-sur-Orge et Fleury-Mérogis (Essonne) s’était déroulé sans incident. Une rixe violente a éclaté, plusieurs dizaines de minutes après cette rencontre de régionale 1, le 5 février, sur le parking du stade, entre jeunes originaires des deux villes. Dans l’affrontement, un adolescent de 15 ans originaire de Fleury est poignardé puis hospitalisé. Une information judiciaire a été ouverte le 11 février, et un mineur de 17 ans, originaire de Brétigny, a été mis en examen pour « tentative d’homicide volontaire » et placé en détention provisoire ; trois autres adolescents de 15 à 17 ans ont été mis en examen pour « violences aggravées » et « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences » et placés sous contrôle judiciaire, confirme le parquet d’Evry-Courcouronnes.
« Tout laisse à penser que cet incident est assez déconnecté du football. Certains jeunes n’ont même pas regardé le match et sont venus vers la fin », déplore le maire de Brétigny-sur-Orge, Nicolas Méary (UDI). Dans un communiqué publié après les incidents, Julien Pasco, président du CS Brétigny Football, va dans le même sens : « Nous souhaitons juste que le football, et ses clubs, ne servent pas de prétexte à ces rixes entre bandes rivales. Ce qui arrive malheureusement beaucoup trop souvent ces dernières années… »
Parce que c’est le sport le plus populaire, notamment dans les quartiers prioritaires, le monde du football amateur se retrouve confronté à ces histoires entre bandes rivales comme en Essonne, département touché par ces incidents, qui concernent particulièrement des adolescents entre 14 et 18 ans. « Comme les gares, les centres commerciaux ou les établissements scolaires, les stades et leurs alentours sont des lieux de passage et de concentration des jeunes, propices à ces affrontements », analyse Thomas Sauvadet, sociologue spécialiste du phénomène des bandes. Les horaires des entraînements sont réguliers et les rencontres du week-end annoncées : il est facile pour des jeunes de savoir où trouver des adolescents d’un autre quartier rival.
« On aura des catastrophes »
A Brétigny, le 5 février, on suspecte un « match retour » après des tensions entre les deux villes, quelques mois plus tôt. « A Fleury, on a pas mal de problèmes avec Sainte-Geneviève-des-Bois, Saint-Michel-sur-Orge, Grigny… Ce sont souvent des histoires qui commencent dans les quartiers ou dans les lycées et qui finissent par s’inviter autour du stade », déplore un membre du FC Fleury 91, qui a préféré garder l’anonymat tant le sujet reste sensible.
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