Même en son absence, l’ombre de Tadej Pogacar plane sur la Toscane. Samedi 4 mars, Thomas Pidcock a remporté la classique des Strade Bianche, en Italie, grâce à une attaque tranchante à plus de cinquante kilomètres de l’arrivée, au même endroit que le Slovène, vainqueur un an plus tôt.
Le Britannique s’est imposé sur la Piazza del Campo de Sienne avec vingt secondes d’avance sur Valentin Madouas (Groupama-FDJ) et Tiesj Benoot (Jumbo-Visma). C’est la quatrième victoire professionnelle du coureur d’Ineos-Grenadiers, la deuxième cette saison après celle acquise sur la quatrième étape du Tour d’Algarve, le 18 février. Un succès de prestige dans les chemins blancs de Toscane, une course parfois considérée comme le sixième monument du cyclisme.
« Ce n’était pas du tout le plan même si le secteur était propice aux attaques, a réagi le coureur de 23 ans au micro d’Eurosport. J’ai vu l’opportunité dans une descente et je me suis dit “vas-y”. J’avais le sentiment que cette journée pouvait être la mienne. Je ne me rends pas compte de ce que j’ai fait. »
Tom Pidcock is the 𝙛𝙞𝙧𝙨𝙩 British man to win the Strade Bianche 🇬🇧
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Thomas Pidcock s’est échappé dans le secteur du Monte Sante Marie, à cinquante kilomètres de la ligne, avec Alberto Bettiol et Andrea Bagioli. Au même moment, Julian Alaphilippe était lâché, comme Mathieu van der Poel un peu plus tard. Pidcock a rapidement décramponné ses deux compagnons avant de reprendre, grâce à son aisance technique sur les graviers issue de son expérience du cyclo-cross, les deux derniers échappés matinaux : Sven Erik Bystrom et Alessandro de Marchi. Il a finalement lâché ce dernier à 23 kilomètres de Sienne, théâtre de l’arrivée.
En solitaire, le vainqueur de l’étape de l’Alpe d’Huez lors du Tour de France 2022 a résisté à la meute de concurrents lancée à sa poursuite. Ces derniers ne se sont pas entendus pour revenir sur le champion olympique de VTT et ont dû se contenter des accessits sur le podium.
Julian Alaphilippe et Mathieu van der Poel déçoivent
A ce jeu, le Français Valentin Madouas a été le plus fort en s’extirpant du groupe de chasse – composé de cinq coureurs – avec Tiesj Benoot dans la dernière montée pour rejoindre la Piazza del Campo. Il a battu le Belge au sprint pour s’emparer de la deuxième place. De bon augure pour le coureur de l’équipe Groupama-FDJ à moins d’un mois du Tour des Flandres, où il avait terminé troisième la saison passée.
Vainqueur ici même en 2019, Julian Alaphilippe n’a en revanche pas vécu la même course que son compatriote. S’il n’a pas chuté comme lors de l’édition précédente, il n’a jamais été en mesure de jouer la victoire. Il s’était pourtant imposé deux semaines plus tôt, sur l’Ardèche Classic mais face à un plateau moins relevé.
Lui aussi déjà vainqueur des Strade Bianche, en 2021, Mathieu van der Poel a manqué sa reprise sur la route après un hiver passé dans les labours des cyclo-cross conclu par un cinquième titre mondial. Il a tenté de revenir sur Thomas Pidcock à 42 kilomètres de l’arrivée, en vain, avant de craquer.
La bonne surprise est venue d’un autre Français : Romain Grégoire. A seulement 20 ans et pour sa première saison dans l’équipe World Tour de la Groupama-FDJ, le champion d’Europe juniors 2021 a pris la huitième position.