Cyclisme : Tadej Pogacar, en « patron », s’adjuge la dernière étape et la victoire finale de Paris-Nice

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« [Tadej] Pogacar voudra montrer que c’est lui le patron », prophétisait Christian Prudhomme, avant le départ de l’édition 2023 de Paris-Nice, le 5 mars. Les huit étapes de la Course au soleil – plus exactement sept, la 6e ayant été annulée vendredi pour cause de vent – ont donné raison au directeur du Tour de France. Dimanche 12 mars, le Slovène de la UAE Emirates s’est adjugé le classement général de l’épreuve cycliste, au terme d’une journée de moyenne montagne qui l’a vu s’imposer en solitaire sur la promenade des Anglais et signer, par la même occasion, sa troisième victoire d’étape sur la Course au soleil.

Si l’histoire de Paris-Nice est jalonnée de rebondissements de dernière minute – la chute de Primoz Roglic en 2021, la déconvenue de Simon Yates en 2018, ou encore le chrono amer de Tony Gallopin en 2015 –, le double vainqueur du Tour (2020, 2021), lui, n’a pas tremblé pour sa première participation. Tadej Pogacar savait pourtant, dès la veille, qu’il avait une « bonne chance » de l’emporter. Pas question pour autant de se contenter de défendre son maillot jaune.

A 50 kilomètres de l’arrivée, lui et ses coéquipiers ont imposé un rythme effréné au peloton, ne laissant que peu d’espoir au Néérlandais Wout Poels (Bahrain-Victorious), alors seul en tête. Objectif : fatiguer les troupes avant le col d’Eze, la dernière ascension de la journée, et son redoutable chemin des vinaigriers avec ses pourcentages à deux chiffres.

Le sommet se situait à 4 kilomètres quand le Britannique Simon Yates (Jayco AlUla) a lancé la première attaque ne gardant dans ses roues que Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard et David Gaudu, les trois coureurs en tête au général. Quelques minutes plus tard, « Pogi » douchait les derniers espoirs de ses rivaux en plaçant à son tour une accélération, alors que la pente continuait de se cabrer. Imparable. Il avait pourtant prévenu, la veille : « J’adore vraiment le profil de la dernière étape, avec des ascensions de 3 ou 4 kilomètres, parfaites pour moi, surtout à cette période de l’année. En plus, ce sera sur mes routes d’entraînement. »

Ne lui restait plus qu’à parcourir les 18 kilomètres le séparant de l’arrivée. Seul. Puis sous les ovations du public présent sur la promenade des Anglais, le Slovène a pris le temps de savourer en franchissant la ligne.

David Gaudu « dans le match »

De cette édition de la Course au soleil, présentée comme la première répétition générale de la Grande Boucle, on attendait un duel entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, le Danois de la Jumbo-Visma qui avait privé le Slovène de la passe de trois sur les routes hexagonales à l’été 2022. Depuis l’Espagnol Miguel Indurain et le Suisse Tony Rominger en 1994, le lauréat du Tour et son dauphin ne s’étaient plus affrontés sur l’épreuve. Un duel d’autant plus savoureux sur le papier que les deux rivaux avaient signé un début de saison tonitruant : « Pogi » comptait cinq victoires en six jours de course avant le grand départ de ce Paris-Nice, quand « Jonas », lui, s’était offert les trois étapes et le général du Gran Camino en Espagne.

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Dès la première arrivée au sommet, à La Loge des Gardes (Allier) lors de la 4e étape, c’est pourtant un troisième coureur qui s’est invité dans les débats. David Gaudu, le grimpeur de la Groupama-FDJ, quatrième au général du dernier Tour de France et troisième de cette étape de clôture.

Non seulement le Breton a réussi à suivre les meilleurs, mais il a surtout été un acteur majeur de la course, comme lors de la 7e étape, sur les pentes du col de la Couillole où il a multiplié les offensives. Ce jour-là, son manque de puissance dans le final, comme ce fut déjà le cas en haut de la petite station de l’Allier, le limitera à la 2e place derrière le Slovène.

« Je suis dans le match. L’an passé, j’étais en gestion, cette saison j’essaye de répondre aux attaques voire d’attaquer, je suis content d’être à ce niveau-là », avait alors insisté le Français de 26 ans. « Il progresse année après année. S’il continue comme ça, il va gagner de grandes courses cette année, c’est certain », abondait alors Tadej Pogacar.

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A l’arrivée, David Gaudu n’a pas gagné – il se classe 3e de l’étape –, mais il devient le premier Français à monter sur le podium final à Nice – deuxième au général à 53 secondes du vainqueur – depuis la troisième place d’Arthur Vichot en 2014.

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Jouer

Quant à Pogacar, s’il a bien montré que « c’est lui le patron », pour reprendre les mots de Christian Prudhomme, il sait que son match avec Jonas Vingegaard (3e à 1 min 39) est loin d’être joué. « Sur ce Paris-Nice, on est peut-être un peu au-dessus de lui avec Gaudu, mais il n’a pas lâché », rappelle le Slovène, qui prédit qu’il « sera en meilleure forme » cet été. De fait, la route vers la Grande Boucle est encore longue : son grand départ sera donné le 1er juillet à Bilbao, pour une arrivée à Paris, le 23 juillet.

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