Un Danois peut en cacher un autre. Magnus Cort Nielsen (EF Education-EasyPost) a récupéré le maillot jaune des épaules de son compatriote Mads Pedersen (Trek-Segafredo) à l’issue de la troisième étape de la course cycliste Paris-Nice, mardi 7 mars. Il dispose d’une seconde d’avance au général sur le Belge Nathan Van Hooydonck, vainqueur du jour avec sa formation la Jumbo-Visma.
Après trente ans d’absence, le contre-la-montre par équipe a fait son retour sur la Course au soleil. Au programme : 32,2 kilomètres autour de Dampierre-en-Burly (Loiret) ; de longues lignes droites rapides, seulement ponctuées d’un faux plat descendant puis d’une courte montée juste avant la ligne.
Grande favorite de l’épreuve, l’armada néerlandaise l’a emporté avec une seconde d’avance sur l’Américaine EF Education-EasyPost et quatre sur l’Australienne Jayco-AlUla. Team UAE, l’équipe du double vainqueur du Tour de France Tadej Pogacar, a limité la casse en terminant cinquième, à 23 secondes de la Jumbo. Ce chrono aura en revanche coûté cher à la formation Ineos de Daniel Martinez, à 48 secondes de la tête.
Une nouvelle règle
Ce contre-la-montre par équipe a été l’occasion pour les organisateurs de tester une nouvelle règle. Contrairement à l’usage qui veut que le temps du quatrième coureur à franchir la ligne soit pris en compte, ce mardi, c’est le temps d’arrivée du premier qui a servi de référence.
Une subtilité qui ouvrait le champ à de multiples tactiques, comme, par exemple, celle pour les meilleurs rouleurs de lâcher leurs équipiers en fin de parcours pour finir seul et grappiller quelques secondes. Attention cependant : au général, chaque coureur se voit attribuer son temps réel, impossible donc pour une équipe d’abandonner son leader dans un jour sans. « Ça n’a pas changé grand-chose. Avec le vent de face qu’il y a avait, mieux valait rester tous ensemble », relativisait à l’arrivée Romain Bardet (DSM) au micro d’Eurosport.
Si ce nouveau format a permis d’assister à une fin de course animée du côté de la Team UAE, avec un Tadej Pogacar terminant seul comme une fusée après avoir largué Mikkel Bjerg, son dernier coéquipier, dans les 500 derniers mètres, il n’a donc pas fait d’énormes différences.
« On espérait gagner un peu plus de temps », a d’ailleurs admis le Danois Jonas Vingegaard, lauréat du Tour de France 2022 et l’un des grands favoris au sacre final. Pour cause, la Jumbo-Visma compte dans ses rangs parmi les meilleurs rouleurs du peloton : le Norvégien Tobias Foss et l’Australien Rohan Dennis, soit le champion du monde en titre du chrono et le double champion du monde de la spécialité (2018, 2019).
Première arrivée au sommet
Vingegaard, qui comptait douze secondes de retard sur Pogacar, en compte désormais onze d’avance sur le Slovène, dont le groupe était pourtant clairement moins homogène, et grimpe à la cinquième place du général. Le Français David Gaudu (Groupama-FDJ), 4e de la dernière Grande Boucle, peut remercier son coéquipier suisse Stefan Küng : lui aussi reprend du temps sur Pogacar au général à l’issue de cette troisième étape.
Chaque jour de nouvelles grilles de mots croisés, Sudoku et mots trouvés.
Jouer
La course va se durcir dans les prochains jours. Mercredi, une première arrivée au sommet est prévue à la Loge des Gardes, une station au cœur de l’Allier, à plus de 1 000 mètres. L’occasion d’une première grande explication entre les favoris lors d’une ascension finale de 6,7 km à 7,1 % de moyenne. En attendant les deux étapes de moyennes montagnes, samedi 11 mars, entre Nice et le Col de la Couillole, puis dimanche 12 mars, avec une boucle finale autour de Nice.
Quant à l’ambition des organisateurs de donner un coup de lifting à une épreuve du contre-la-montre par équipe tombée en désuétude : l’idée est apparue suffisamment intéressante pour être testée sur un parcours plus sélectif. Voire un jour, qui sait, sur un grand Tour.