Une fois encore, l’organisation d’un grand événement sportif en France est montrée du doigt. Un match de la Coupe du monde de rugby a connu de grandes difficultés à se mettre en place, dans la soirée du samedi 9 septembre, à Marseille. Cela intervient un an après le fiasco marquant de la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid au Stade de France, à Saint-Denis, où des milliers de supporteurs britanniques et espagnols munis de billets n’avaient pas pu entrer dans l’enceinte, certains ayant été mis en danger et agressés. Samedi, en marge de la victoire de l’Angleterre sur l’Argentine (27-10), de nombreux fans des deux équipes ont longtemps patienté avant de gagner leur place dans le Stade-Vélodrome, et ont manqué une grande partie de la première mi-temps du match.
Au moment où les deux formations sont entrées sur la pelouse, peu avant 21 heures, les tribunes de l’enceinte étaient encore largement clairsemées. L’envoyée spéciale du Monde présente ce soir-là au Stade-Vélodrome a constaté qu’un nombre important de supporteurs étaient massés devant le stade. Au contraire de la finale de la Ligues des champions 2022, le coup d’envoi n’a pas été retardé et le stade a réellement affiché comble aux alentours de la 30e minute. Selon l’Agence France-Presse (AFP), les « procédures de sécurité et de palpation » ont été « manifestement allégées » pour tenter de fluidifier le remplissage du Vélodrome.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux supporteurs et journalistes britanniques se sont indignés de la situation. « L’organisation de la nuit entière a été dégoûtante, la situation de foule est dangereuse », expliquait ainsi un internaute sur X (anciennement Twitter) en réponse à un journaliste du Times. « Nous sommes arrivés à 19 h 45 mais ils n’ont ouvert les portes qu’à 20 heures [le match débutant à 21 heures] ! Il nous a fallu quarante minutes pour entrer et des milliers de personnes faisaient toujours la queue dans la rue », constatait un autre supporteur sur le même réseau social.
Inquiétant à un an des Jeux olympiques
D’après le Daily Mail, les difficultés pour entrer dans le stade ont engendré plusieurs « scènes de bousculade » dans les files d’attente. Des vidéos publiées par le média britannique montrent des supporteurs enjamber les portiques de sécurité du Vélodrome sans passer leurs billets pour entrer le plus vite possible dans l’enceinte sportive. The Guardian évoque, lui, une situation de « chaos » lors de l’avant-match, confiant que « certains [supporteurs] ont été contraints de faire la queue pendant plus d’une heure avant de pouvoir prendre place. »
Selon l’envoyée spéciale du Monde, de nombreux fans anglais sont arrivés tardivement au niveau des portiques. « Les supporteurs se sont présentés en grand nombre assez tard et principalement à une seule des deux entrées prévues » a expliqué une « source proche de l’organisation », citée par l’AFP.
De son côté, World Rugby a réagi dans la soirée. « Même si les supporteurs ont pu gagner leurs sièges, leur niveau de satisfaction est primordial à nos yeux, et nous travaillons avec toutes les parties pour comprendre ce qu’il s’est passé et prendre des mesures pour éviter de nouveaux retards lors des prochains matchs de la Coupe du monde 2023 de rugby organisés dans ce stade », a expliqué la fédération internationale dans un communiqué.
A moins d’un an des Jeux olympiques de Paris (26 juillet au 11 août 2024), l’organisation des prochains matchs du Mondial de rugby est un sujet sensible, scruté de près. A commencer par celle de la rencontre Afrique du Sud-Ecosse, se déroulant, elle aussi, au Stade-Vélodrome, ce dimanche 10 septembre à 17 h 45.