Coupe du monde de rugby 2023 : Gaël Fickou, le minot de La Seyne-sur-Mer devenu patron de la défense du XV de France

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Les mots claquent dans le vestiaire du Stade de France. « Ça fait quatre ans qu’on attend ça, les gars. Plein de mecs sont passés, ils ont porté le maillot (…), ils rêveraient d’être là. (…) Quand on est fatigués, on ne lâche rien : on pense à ces mecs-là ! » Dans un discours capté par les caméras de la Fédération française de rugby (FFR), Gaël Fickou harangue ses coéquipiers du XV de France à quelques minutes d’affronter la Nouvelle-Zélande en match d’ouverture de la Coupe du monde 2023 (remporté 27-13), vendredi 8 septembre.

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A 29 ans, Gaël Fickou n’est pas le plus âgé de l’équipe, mais il est le plus capé de l’escouade tricolore (82 sélections) qui vise le Graal d’un sacre à domicile. Et tous écoutent religieusement les prises de paroles du centre, érigé en leader sur et hors du terrain. Au repos avec la plupart des cadres bleus lors de la victoire poussive face à l’Uruguay (27-12), le joueur du Racing 92 sera sur la pelouse, jeudi 21 septembre, pour affronter la Namibie à Marseille (21 heures, sur France 2), lors de la troisième sortie des Français dans le Mondial.

« J’ai toujours pris le taureau par les cornes. Depuis tout petit, je n’ai jamais été un suiveur, j’ai toujours été un mec qui imposait vachement les choses », explique l’international, rencontré au printemps. Sur le pré comme dans la vie, celui qui a connu sa première cape en 2013, alors tout juste âgé de 18 ans, n’est pas du genre à tergiverser. Pour autant, Gaël Fickou, qui se raconte dans un ouvrage, publié début mai, Derrière l’armure (avec Maxime Raulin, L’Equipe-Solar, 272 pages, 19,90 euros), n’était pas un leader né au rugby. Expérience aidant, ce fort tempérament a élargi sa palette. « Débarquer à 18 ans et clamer vouloir être le patron, très peu de joueurs font ça, insiste l’intéressé. C’est une évolution au fil du temps. » Surtout quand, comme lui, on n’a découvert son sport que sur le tard.

« Sans le rugby, je ne serais pas sorti de ma cité »

Enfant de la cité Berthe, à La Seyne-sur-Mer (Var), Gaël Fickou a grandi dans « un carré à l’intérieur duquel une dizaine de tours ont été construites » et dont il ne sortait jamais. Un petit village avec ses codes, où tout le monde vivait en communauté, et où « le rugby n’existait pas, ou presque ». Plusieurs footballeurs professionnels ont germé dans les cités varoises et constituent des modèles pour le jeune Gaël, alors espoir du ballon rond local. L’Ovalie n’apparaît donc pas sur la carte pour le gamin, en dépit de la proximité de Toulon, l’un de ses bastions. « Je ne savais même pas que l’on pouvait être professionnel au rugby », s’amuse-t-il.

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