Tous les indicateurs sont au vert. A la veille de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de rugby en France (8 septembre au 28 octobre), les ingrédients réunis laissent augurer une compétition d’ores et déjà réussie pour les diffuseurs. L’affiche d’un XV de France favori face aux All Blacks néo-zélandais, vendredi à 21 h 15 au Stade de France, attire les annonceurs, malgré des coûts élevés. Les marques vont débourser jusqu’à 290 000 euros brut pour un spot de publicité de trente secondes ce soir-là.
Dans l’hypothèse où l’équipe de Fabien Galthié atteindrait la finale, le spot pourrait même atteindre 350 000 euros, soit 20 000 euros de plus que pour la dernière finale du Mondial de football entre la France et l’Argentine. « On sent bien la forte appétence des annonceurs, avec un niveau assez inédit pour le rugby », explique François Pellissier, directeur général adjoint de TF1 chargé des sports et du business. Ces recettes publicitaires tombent à pic, après un premier semestre morose : les chiffres d’affaires des régies de TF1 et de M6 se sont contractés de respectivement 6,1 % et 5,7 %.
Diffuseur de la Coupe du monde de rugby depuis 1991 – à l’exception de celle de 2003 –, le groupe TF1 diffusera, en prime time, 20 des 48 matchs du tournoi. L’achat des droits de retransmission, que la Une refuse de chiffrer, dépasserait largement 40 millions d’euros, soit davantage que les éditions de 2007, 2011 et 2015. Pour alléger la facture, TF1 a revendu dix rencontres à France Télévisions (dont le match de poule France-Namibie) et dix-huit autres au groupe M6, qui diffusera du rugby pour la première fois sur sa chaîne amirale.
Une perle rare pour fédérer du public
Laurent-Eric Le Lay, directeur des sports de France Télévisions, se réjouit que les chaînes de télévision privées et publiques se partagent les droits de retransmission, notamment à l’heure de la concurrence de la plate-forme Prime Video sur le terrain du sport. « On montre ainsi que les chaînes de télévision gratuites peuvent s’entendre pour toucher un maximum de Français dans un moment où les acteurs du numérique sont de plus en plus présents », dit-il. « On trouvait important que les téléspectateurs puissent accéder à la compétition gratuitement, étant donné qu’elle se déroule dans l’Hexagone », estime aussi M. Pellissier.
Le groupe M6 espère profiter de l’occasion pour élargir son public devant la télévision comme sur le numérique. « On va toucher la cible publicitaire des hommes de moins de 50 ans, alors que notre public est majoritairement féminin », explique Frédéric de Vincelles, directeur général des programmes au sein du groupe M6, imaginant que ces mêmes hommes pourraient s’inscrire sur la plate-forme du groupe pour regarder des matchs de NFL, la ligue de football américain, diffusés à partir du 10 septembre.
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