Coupe du monde de rugby 2023 : entre crise sportive et économique, le Pays de Galles en plein marasme

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Entre les épopées en Coupe du monde et les trente-neuf titres dans le Tournoi des six nations, le grand livre du rugby gallois ne manque pas de chapitres. Samedi 25 février 2023, le XV du Poireau a failli y ajouter une nouvelle page dont il se serait bien passé. Ce jour-là, les Gallois se sont inclinés sur la pelouse du Principality Stadium de Cardiff face à l’Angleterre, dans le cadre des Six nations (20-10). Une défaite à domicile douloureuse mais qui représentait presque un épilogue heureux après des semaines de fortes tensions. Brouillés avec leur fédération (WRU), les joueurs avaient longtemps menacé de faire grève et de sécher la rencontre, avant de rétropédaler.

Pas d’inquiétude pour les spectateurs bordelais, l’équipe tout de rouge vêtue se présentera dimanche 10 septembre, au Matmut Atlantique, pour son premier match du Mondial 2023, face aux Fidji (21 heures).

Reste que le revers contre l’Angleterre n’a pas arrangé la crise profonde, à la fois sportive et économique, au Pays de Galles. Avant-derniers du Tournoi des six nations, les Dragons rouges ne font plus peur à personne, en atteste cette gifle cinglante infligée par les Sud-Africains (52-16), le 19 août, dans un test-match qui n’avait rien d’amical.

Moribonds sur le terrain, les joueurs gallois ont dû délaisser le rectangle vert pour monter sur le ring face à la WRU en début d’année. Pour affronter ses difficultés financières, la fédération a tenté de réduire les salaires de ses joyaux − contrairement aux Français, la plupart des meilleurs joueurs gallois sont sous contrat fédéraux et sont répartis dans les quatre franchises du pays. Une situation qui n’est pas passée auprès des stars du XV du Poireau, d’autant que le projet de la WRU était de conditionner une partie des salaires aux résultats. Et a donc failli mener à une grève.

Arbitre impuissant de ce triste combat, le sélectionneur Warren Gatland aimerait être partout, sauf sur le banc du XV du Poireau. Le Néo-zélandais, qui a empilé les trophées avec le Pays de Galles entre 2007 et 2019, a été rappelé à la rescousse en début d’année pour tenter de fermer la vanne des mauvais résultats. « Quand je suis arrivé, je n’avais aucune idée de tout ce qu’il se passait et des problèmes du rugby, de l’équipe et des joueurs, a-t-il expliqué en juin, dans un podcast de la BBC. A l’époque, si j’avais su, j’aurais pris une décision différente et je serais probablement allé autre part. »

Une vague surprise de retraites

A son grand désarroi, il n’est pas le seul à avoir eu envie de claquer la porte de la sélection. Des stars de l’équipe sont même passées à l’acte, notamment la légende Alun Wyn Jones (158 sélections). Le capitaine gallois de 37 ans a annoncé sa retraite internationale en mai, à la surprise générale et à quelques mois de la Coupe du monde. S’il n’a pas précisé la raison de cet arrêt précipité, le timing interroge et laisse imaginer un désaccord avec sa fédération sur le renouvellement de son contrat.

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