Coupe du monde de rugby 2023 : avec Jonathan Sexton à la baguette, l’Irlande écrase la Roumanie en marquant douze essais

0
14

Pour son entrée en lice dans le Mondial, l’Irlande a éparpillé la Roumanie « façon puzzle » (82-8) au Stade de Bordeaux, le 9 septembre. La seule véritable incertitude de ce match résidait dans le nombre d’essai que les Irlandais, leaders du classement mondial et vainqueurs du dernier Tournoi des six nations, allaient infliger aux Roumains, tant les deux équipes ne boxent pas dans la même catégorie.

Dans un groupe B particulièrement relevé comprenant l’Afrique du Sud, l’Ecosse et les Tonga, la Roumanie, seulement 19e nation mondiale, fait, en effet, figure de maillon faible. En dix confrontations entre les deux pays, les joueurs des Carpates n’ont d’ailleurs jamais remporté le moindre match face à ceux de la Verte Erin.

Si le thermomètre affichait 32 degrés au moment du coup d’envoi, c’est-à-dire en plein milieu de l’après-midi (15 h 30), les Irlandais n’ont pas paru gênés par la chaleur et ont pu réciter leurs gammes, à la grande joie de leurs supporteurs, nombreux dans une enceinte bordelaise copieusement garnie (41 000 spectateurs), au contraire de leurs homologues roumains, invisibles. Pour la marée verte ayant fait le déplacement en Gironde, le voyage a été une balade irlandaise sans fausse note, à quelques coups de soleil près.

Lire aussi : L’Irlande avance masquée dans sa quête d’un premier titre à la Coupe du monde de rugby

Vainqueur 82 à 8 en marquant 12 essais, le XV du Trèfle, qui n’a jamais dépassé le stade des quarts de finale en neuf participations à la Coupe du monde, a commencé l’édition 2023 de la meilleure des façons. Après un début de match brouillon et un joli essai concédé à la 3minute en bout de ligne au demi de mêlée roumain Gabriel Rupanu, la machine verte s’est mise en marche et a déroulé son rugby.

Le retour du taulier

Au bout du compte, les Irlandais ont rendu une copie de premier de la classe, faisant admirer leur jeu léché fait de passes millimétrées, dont de nombreux off-loads (passes après contact). Ils ont administré une leçon de rugby à des Roumains rugueux mais sans imagination. Après la première pause fraîcheur, à la 20e minute, le sort de la rencontre était déjà scellé : les supporteurs irlandais pouvaient lancer une première ola et commencer à chanter.

Lire aussi : Coupe du monde de rugby 2023 : qui sont les favoris de la compétition ?

Pour jouer dans le bon tempo, il faut un chef d’orchestre à la baguette. Pour sa 114e sélection, l’ouvreur Jonathan Sexton a fait étalage de sa classe, inscrivant 24 points et marquant deux essais, tout en ne ratant qu’une transformation en coin. L’ouvreur irlandais, qui dispute son quatrième mondial, devrait bientôt devenir le meilleur marqueur de l’histoire de son pays puisqu’il n’est plus qu’à 9 points du recordman, Ronan O’Gara. En attendant, il est déjà le meilleur marqueur du Mondial.

Le capitaine et maître à jouer de l’équipe d’Irlande était pourtant à court de compétition puisqu’il n’avait plus foulé une pelouse depuis six mois. La faute à une blessure aux adducteurs, en mars, lors de la dernière journée du Tournoi des six nations, puis à une suspension pour avoir un peu trop vivement critiqué le corps arbitral lors de la finale de Coupe des champions, fin mai, à l’Aviva Stadium de Dublin, entre son club du Leinster et La Rochelle, un match qu’il ne disputait pourtant pas car il était blessé.

Alors qu’il risquait gros, les instances du rugby international lui ont fait une fleur, ne le condamnant qu’à trois matchs de suspension, purgés lors de la phase de préparation de l’Irlande au Mondial. C’est donc bien lui, Jonathan Sexton, qui mène le jeu de l’un des quatre favoris à la victoire finale dans cette Coupe du monde, avec l’Afrique du Sud, la France et la Nouvelle-Zélande.

Lire aussi : Coupe du monde de rugby 2023 : la fiche « non officielle » de l’Irlande

Sorti à la 66e minute après avoir marqué son deuxième essai, Sexton a eu droit à l’ovation du peuple celte. Car il a beau avoir 38 ans, un sale caractère et un corps fragilisé par de nombreuses blessures et des commotions cérébrales, sa vista demeure indispensable au XV du Trèfle. Il a annoncé de longue date que ce tournoi serait son dernier avant la retraite. Passé par le Racing 92 entre 2013 et 2015, une période qui ne lui a pas laissé que de bons souvenirs, le Dublinois connaît bien la France et ne cache pas qu’il adorerait souffler le trophée Webb Ellis aux Tricolores.

Newsletter

« Paris 2024 »

« Le Monde » décrypte l’actualité et les enjeux des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.

S’inscrire

« C’était très éprouvant, car il faisait incroyablement chaud, mais c’était vrai pour les deux équipes, a déclaré Jonathan Sexton en conférence de presse après le match. Nous sommes très heureux d’avoir cinq points. J’ai aimé certains aspects de notre jeu, d’autres moins. Nous avons des choses à travailler. A titre personnel, je peux faire mieux. Je me suis préparé de la meilleure façon, mais rien ne remplace la compétition. Ma suspension est une punition que je me suis infligée à moi-même, car j’ai commis des erreurs. »

Après ce premier succès, les Irlandais vont pouvoir préparer dans la sérénité leurs deux prochains matchs de poule, contre les Tongiens, le 16 septembre, puis contre les Springboks, le 23 septembre. Cette rencontre face au champion en titre, qui s’annonce comme le sommet du groupe, décidera du nom de l’équipe qui devrait défier la France en quarts de finale, le 14 ou le 15 octobre. La seule certitude, pour le moment, est que le Mondial se terminera ce week-end-là pour deux des quatre favoris du tournoi.

Lire aussi : Coupe du monde de rugby 2023 : la fiche « non officielle » de la Roumanie

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici