Clarisse Agbegnenou : « Heureusement que ma fille est là, sinon j’aurais tapé du poing sur la table plus souvent »

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Aux Jeux olympiques (JO) de Tokyo, en 2021, elle avait été le fer de lance de l’équipe de France de judo. Depuis, elle est notamment devenue mère. Aux championnats du monde de Doha (du 7 au 14 mai), Clarisse Agbegnenou dispute sa première grande compétition internationale depuis la naissance de sa fille, en juin 2022. La judoka, qui peut déjà se targuer de compter à son palmarès cinq titres mondiaux, entre en lice mercredi dans la catégorie des moins de 63 kg. Elle raconte au Monde l’équilibre qu’elle trouve dans sa maternité et évoque ses « relations conflictuelles » avec la Fédération française de judo, dont l’« épisode du kimono » n’est que le dernier en date.

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Comment se passe votre retour sur les tatamis quelques mois après être devenue mère ?

Plutôt bien. Je commence à retrouver la forme, même si ça a mis du temps – et qu’il en faudra encore. Il faut remodeler son corps, retrouver de la force. Il y a l’accumulation de la fatigue. Je sors du dernier stage et je suis contente de ce que j’ai produit tout en gérant, aussi, ma vie de famille.

Vous avez repris l’entraînement physique à l’été 2022, les combats en septembre, disputé une première compétition de clubs en novembre… Etait-ce une volonté de replonger dans le bain rapidement ?

Je ne voulais pas m’imposer de date. Je l’ai fait au ressenti, étape par étape. J’ai échangé avec ma gynéco, ma sage-femme, mon médecin, mes entraîneurs. Quand j’ai vu que tout allait bien, ma reprise en a découlé. J’avais décidé de laisser faire le temps. Je m’étais dit : « Tu verras bien comment tu vas accoucher, si ton bébé est en bonne santé. »

Est-ce plus dur que vous l’aviez imaginé ?

Si l’on parle de la simple reprise d’entraînement, elle a été rapide et plutôt facile. Mais quand on connaît le niveau de performance que je vise, de la sportive que j’étais avant, forcément c’est dur. Il y a un changement du corps. J’ai aussi décidé de vivre ma maternité à 100 %. Il y a de la fatigue engrangée, j’allaite à la demande jour et nuit. Ce n’est plus ma propre décision, mais celle de ma fille. Moi, je fais en sorte d’aller aux entraînements dans les meilleures conditions. Je tiens le bon bout et j’arrive à concilier les deux.

Votre fille sera-t-elle avec vous pendant les Mondiaux au Qatar ?

Oui, j’ai décidé qu’elle soit avec moi en permanence. Je bénéficie d’un accompagnement. Il y a aussi ma famille, mes amis, et Nadia [son agente] pour m’aider quand je suis en interview, en stage ou en compétition. Ce sont des choses qui avaient été actées en amont. C’est l’ANS [l’Agence nationale du sport] qui donne l’argent à la fédération. Et puis la fédération internationale de judo a également mis de nouvelles règles en place. Ma fille pourra être avec moi dans la salle d’échauffement.

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