Et si les médailles olympiques de judo se jouaient dès à présent, entre Françaises ? Format olympique oblige, la France ne dispose que d’une seule place par catégorie de poids aux Jeux olympiques (JO) de Paris 2024. Et le championnat du monde de Doha (Qatar), du 7 au 14 mai, pourrait bien faire office de juge de paix pour départager les judokas.
« Chez les filles, on a des problèmes de riche. Parfois, on compte dans nos rangs trois judokas dans le top 5 mondial de leur catégorie, c’est-à-dire trois athlètes médaillables. Il n’y en aura pourtant qu’une seule qui ira aux Jeux », déclarait déjà Larbi Benboudaoud, responsable de l’équipe de France féminine de 2016 à 2021, après les Jeux de Tokyo. Depuis les débuts officiels du judo féminin aux JO, en 1992, les Françaises accumulent les titres. Sept Tricolores ont été championnes olympiques et vingt-deux championnes du monde (depuis 1980). Les places en sélection olympique valent – littéralement – de l’or.
Une réussite due, pour partie, à la sélection drastique pour entrer en équipe de France : « On peut se permettre de prendre la meilleure des meilleures, car il y a une densité très forte, explique Christophe Massina, responsable de l’équipe de France féminine. En ce moment, chez les − 48 kg, Shirine Boukli est no 1 au classement mondial et Blandine Pont est no 3. Chez les + 78 kg, c’est encore plus flagrant. Il y a trois Françaises dans le top 8 mondial, sans compter la jeune Coralie Hayme, qui a récemment battu la championne olympique en titre. »
Le championnat de France serait-il devenu plus difficile que les Jeux ? « L’enjeu n’est pas le même, tempère le patron de l’équipe de France. Mais le processus de sélection en France est effectivement très exigeant. A nous de bien gérer cette concurrence pour que les filles n’arrivent pas cramées aux JO. »
Un quotidien rythmé par la course olympique
Un titre de championne du monde, à un an des JO, pourrait peser lourd dans l’esprit du comité de sélection, même si d’autres compétitions seront également prises en compte. « La date de l’annonce des sélections olympiques n’est pas encore arrêtée, mais on peut imaginer qu’elle sera avancée à la mi-février, pour que les athlètes aient le temps de digérer leur sélection ou leur non-sélection », complète Christophe Massina.
D’ici-là, le quotidien des judokas est rythmé par la course olympique. « Je m’entraîne, je dors, je mange, je recommence, résume laconiquement Shirine Boukli, double championne d’Europe et no 1 mondiale dans la catégorie des − 48 kg. Je ne pense pas forcément à la course olympique parce que ça me met la pression inutilement. Je veux être championne du monde et le reste, on verra plus tard », ajoute la judoka de 24 ans.
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