Athlétisme : Kevin Mayer, champion d’Europe en salle de l’heptathlon

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Kevin Mayer est champion d’Europe en salle de l’heptathlon, mais il a souffert pour décrocher, dimanche 5 mars, à Istanbul, son troisième titre dans cette compétition. Il a résisté au retour du jeune espoir norvégien de 20 ans, Sander Skotheim, qui l’a menacé jusqu’au bout lors de l’épreuve finale du 1 000 mètres.

Le champion du monde du décathlon termine ses deux jours de compétition avec 6 348 points, soit 30 petits points d’avance sur le Scandinave. L’Estonien Risto Lillemets décroche la médaille de bronze. Sur 800 mètres, le Français Benjamin Robert a décroché une médaille d’argent, comme le relais 4 x 400 mètres masculin tricolore un peu plus tôt. Azeddine Habz avait empoché la première médaille du clan français avec du bronze sur le 1 500 mètres, vendredi. Le même métal qu’Agnès Raharolahy sur le 800 mètres et Just Kwaou-Mathey sur le 60 mètres haies.

Depuis son fantastique duel avec la légende américaine Ashton Eaton lors du décathlon des Jeux olympiques de Rio en 2016 et son titre mondial à Londres l’année suivante, Kevin Mayer n’a rien d’un champion tranquille. A l’exception de son record du monde en 2018, le décathlonien français souffre et se bat contre ses adversaires – mais surtout contre lui-même. Que cela soit face à la dureté de « ces dix travaux » herculéen ou face à son corps qui ne cesse de se plaindre du traitement intensif qu’il lui inflige.

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Rien ne lui est donné facilement. Le rappel du déroulé de ses derniers grands championnats depuis cinq ans est évocateur, qu’il échoue ou qu’il réussisse : trois essais mordus au saut en longueur aux championnats d’Europe de Berlin, un abandon à cause d’une cuisse douloureuse lors des Mondiaux 2019 à Doha, un décathlon olympique achevé « en argent » à Tokyo avec un dos bloqué, et un titre mondial conquis l’été dernier à Eugene avec là encore des douleurs au tendon d’Achille.

Une mauvaise nuit

A Istanbul, Kevin Mayer s’est frotté à l’heptathlon (un titre qu’il a déjà conquis deux fois en 2017 et en 2021). Une discipline qui est un modèle réduit et adapté à l’indoor du décathlon : 60 mètres, saut en longueur, lancer du poids, saut en hauteur, 60 mètres haies, saut à la perche et 1 000 mètres. Et sa première journée, samedi, n’a pas été de tout repos, malgré la disqualification de son principal rival, le Suisse Simon Ehammer, médaillé de bronze du décathlon des Mondiaux d’Eugene, qui a mordu ses trois essais à la longueur.

Kevin Mayer s’est employé lors du 1 000 mètres, dernière épreuve de l’heptathlon.

Après un concours de saut en hauteur qu’il a estimé raté (1,98 mètre), Mayer s’est plaint d’avoir passé une mauvaise nuit : « Mes impulsions n’étaient pas agréables. J’ai failli ne pas passer à 1,98 mètre. Je suis un peu dégoûté parce qu’hier j’étais dans une forme énorme. Je me suis arraché les cheveux cette nuit à ne pas dormir. Je suis loin de ce que j’espérais faire, mais il y a encore un titre à aller chercher, donc je fais le taf. Espérons qu’une bonne nuit fasse en sorte que demain ce soit un peu mieux. »

Après quatre épreuves sur sept, « Kéké la braise » ne pointait qu’au deuxième rang avec 3 474 points, devancé de 67 points par l’espoir norvégien des épreuves combinées, Sander Skotheim (3 541 points).

La menace de Sander Skotheim

Dimanche, après, espère-t-on, une meilleure nuit de sommeil, Kevin Mayer a repris les rênes de l’heptathlon, grâce à deux de ses points forts, mais sans parvenir à creuser l’écart sur le fougueux Nordique. Il a couru son 60 mètres haies en 7 secondes et 76 centièmes avant de franchir une barre de 5,30 mètres, échouant à 5,40 mètres. Réussir cette hauteur lui aurait donné une marge suffisante avant de s’attaquer à la dernière épreuve du week-end. Au lieu de ça, le champion français ne comptait « que » 101 points d’avance avant le 1 000 mètres.

Et la distance de demi-fond est l’une des spécialités du Norvégien. Son record date de cet hiver, avec un temps de 2 minutes 37 secondes et 82 centièmes. Lors de son dernier heptathlon il y a deux ans, Mayer avait couru la distance en 2 minutes 45 secondes et 72 centièmes (record personnel en 2 minutes 41 secondes et 8 centièmes en 2017).

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« Je n’ai pas préparé le 1 000 mètres, je n’ai pas fait une seule séance, avouait le Français. La situation dans laquelle je ne voulais pas me retrouver, je m’y retrouve. J’ai 101 points d’avance ? OK c’est pas mal, ça fait à peu près 8 secondes. »

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Jouer

Kevin Mayer avait prédit le chrono qu’il devrait réaliser pour gagner : « Sans préparation, je peux aller chercher 2 minutes 44 secondes. » C’est ce qu’il a fait, à 20 centièmes près (2 minutes 44 secondes et 20 centièmes), ne concédant que sept secondes au Norvégien. Suffisant pour conserver 30 points de marge.

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