dimanche, septembre 22

La course à la Maison Blanche a pris un tournant sur les réseaux sociaux après que la superstar américaine Taylor Swift a annoncé son soutien à Kamala Harris.
Le message a fait le tour du monde, et a provoqué la colère de Donald Trump qui a répliqué avec ces mots écrits en capitales : « I HATE TAYLOR SWIFT ! ».
Sur le plateau du 20H de TF1, Samira El Gadir décrypte le déferlement d’infox visant la chanteuse depuis son message de soutien.

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L’info passée au crible des Vérificateurs

Après que Taylor Swift a annoncé son soutien à Kamala Harris pour l’élection présidentielle américaine, les partisans de Donald Trump ont réagi en diffusant un cortège de fausses informations sur la chanteuse. Ses produits dérivés seraient boycottés, ses salles de concert seraient vides, et elle accuserait en à peine une semaine une perte de 150 millions de dollars. Une campagne orchestrée par le camp Trump, qui vise à réduire l’immense influence de la star américaine, qui compte 551 millions d’abonnés sur l’ensemble de ses réseaux sociaux, contre 173,75 millions pour Donald Trump.

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C’est dans la foulée du débat opposant Kamala Harris à Donald Trump, le 10 septembre dernier, que Taylor Swift s’est prononcée. La prise de position de cette artiste immensément populaire était attendue depuis des mois, espérée dans le camp Démocrate, et redoutée par les Républicains. La chanteuse, qui avait appelé à voter Joe Biden lors du scrutin précédent, s’était jusqu’ici contentée de lancer un appel au vote, sans spécifier son favori.

La réplique du camp Trump a débuté immédiatement, avec une campagne de dénigrement qui utilise toutes les armes disponibles sur les réseaux sociaux, comme l’explique la journaliste Samira El Gadir dans la vidéo ci-dessus. Les photos qui circulent le plus montrent Taylor Swift en larmes, pour illustrer tantôt le supposé boycott dont elle ferait l’objet, tantôt les fortes pertes qu’elle accuserait. À en croire les innombrables messages poussés par les partisans de l’ancien président américain, la chanteuse serait au bord de la faillite. La rumeur, multiforme, est traduite dans toutes les langues, et cumule des millions de vues.

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Plusieurs de ces fausses informations proviennent en fait du site satyrique, Esspots. Les pro-Trump les ont publiées en omettant de préciser qu’il s’agissait de blagues. Quant à l’image de Taylor Swift en pleurs, elle date de 2012, et son détournement actuel ne manque pas de cynisme. La chanteuse avait en effet fondu en larmes à l’époque, après un concert pour des enfants malades du cancer.

Les « swifties », un électorat convoité

Ce déferlement d’infox pro-Trump cherche à limiter la puissance supposée de la chanteuse sur les réseaux sociaux et sur la campagne électorale. Les « swifties », véritables adeptes de la star, sont une population dont les Républicains redoutent qu’ils se tournent vers le camp Démocrate. L’image de Taylor Swift est détournée dans de nombreuses publications, grâce à l’Intelligence artificielle, pour en faire ici une fan de Trump, ou là une communiste aguerrie.

Même son compagnon est visé. Champion de football américain au sommet de son sport, Travis Kelce est à ce titre très populaire chez les conservateurs. Le couple est une cible fréquente des théories complotistes : son union ne serait, à les croire, qu’une supercherie au service des Démocrates. Le Super Bowl, la finale du championnat de football américain à laquelle participait Kelce – et qu’il a finalement remportée – avait été particulièrement scruté cette année. Une rumeur voulait que Taylor Swift profite de cet évènement suivi par des dizaines de millions d’Américains pour annoncer son soutien à celui qui était alors le candidat démocrate, Joe Biden.

La popularité de la chanteuse de Pennsylvanie est indéniable, et elle vient d’entrer dans le club très fermé des artistes milliardaires, la seule à y parvenir avec sa seule musique. Auteure, compositrice et chanteuse de ses morceaux, elle a créé un univers dans lequel se reconnaissent des millions de fans. Elle compte au total 550 millions d’abonnés sur l’ensemble des plateformes, contre « seulement » 173 millions pour Donald Trump. Si suivre un compte ne vaut pas adhésion politique, on a remarqué que peu de temps après son message de soutien à Kamala Harris, 52 000 Américains s’étaient inscrits sur les listes électorales. En 24 heures, la plateforme d’inscriptions a même enregistré plus de 400.000 connexions, soit 13 fois plus qu’une journée normale. Mais de là à savoir pour qui ces Américains vont voter, il est encore impossible d’y répondre.


Samira EL GADIR

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