jeudi, décembre 26

En 2024, chacune et chacun ont pu constater dans leur assiette les effets des changements climatiques. L’inflation liée à la pandémie commençait à peine à marquer le pas qu’un certain nombre de produits ont vu leur prix grimper en flèche. Huile d’olive en Méditerranée, oranges du Brésil, cacao en Afrique de l’Ouest ou blé et farine en Europe : partout, les phénomènes météorologiques extrêmes provoqués par les changements climatiques ont détruit les récoltes et fait bondir les prix.

Un scénario voué à se reproduire de plus en plus souvent. D’ici à 2035, c’est-à-dire dans une dizaine d’années seulement, les changements climatiques pourraient ajouter jusqu’à 50 % au taux d’inflation des denrées alimentaires. Et d’ici à 2060, si rien n’est fait très vite, la hausse des prix alimentaires pourrait atteindre 200 % à cause des changements climatiques.

La Terre se réchauffe et la pression démographique ne faiblit pas : comment, dans ces conditions, nourrir la planète dans les décennies qui viennent ? La question a de quoi inquiéter. Au cœur de la réponse, il y a les agriculteurs des pays en développement qui produisent ces denrées alimentaires, ainsi que les investissements dont ils ont besoin de la part de la communauté internationale. Les petits producteurs jouent un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire mondiale, or ils ont peu de ressources et sont très exposés aux chocs climatiques.

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Les petits producteurs cultivant moins de 2 hectares assurent 35 % de la production mondiale, proportion encore beaucoup plus élevée dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En outre, leurs pratiques sont bien plus durables que celles de leurs homologues de l’agriculture industrialisée.

Une faute morale et stratégique

Or, leur activité est menacée. Si rien n’est fait, une baisse des rendements des cultures pouvant atteindre 25 % est attendue d’ici à la fin du siècle. Pire encore, une étude commandée par le Fonds international de développement agricole (FIDA) montre que les rendements pourraient diminuer de 80 % dans certaines régions du sud de l’Afrique en raison des changements climatiques.

On peut affirmer sans exagérer que l’offre de produits alimentaires mondiale s’effondrera si les petits producteurs disparaissent. Cette flambée des prix n’est qu’un début. Pourtant, seulement 5 milliards de dollars américains (environ 4,68 milliards d’euros) sont alloués chaque année à ces producteurs au titre du financement de l’action climatique, moins de 1 % du total mondial.

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