dimanche, décembre 7

  • Aurore Bergé a été réentendue par les juges ce vendredi dans l’enquête qui la vise pour « faux témoignage » concernant ses liens avec une crèche privée.
  • La ministre macroniste est soupçonnée d’avoir menti en commission parlementaire en avril 2024.
  • Des documents du journaliste Victor Castanet ont révélé un « pacte de non-agression » entre la femme politique et la lobbyiste Elsa Hervy.

Aurore Bergé, aurait-elle menti sous serment devant une commission parlementaire ? La ministre déléguée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a été réentendue sous le statut de témoin assisté dans l’enquête qui la vise à la Cour de justice de la République (CJR) pour « faux témoignage », ont appris vendredi 24 octobre nos confrères de l’AFP de sources proches du dossier. L’ancienne porte-parole du gouvernement est soupçonnée d’avoir menti sous serment sur ses liens avec une lobbyiste des crèches privées. 

Aurore Bergé entendue par la justice pour la troisième fois

Cette information judiciaire a été ouverte fin janvier après un signalement du bureau de l’Assemblée nationale. Des députés de La France insoumise et du groupe Écologiste et Social soupçonnent la ministre d’avoir passé sous silence des relations avec les lobbys devant la commission d’enquête parlementaire sur le modèle économique des crèches, le 30 avril 2024.

Entendue une première fois le 12 juin dernier, elle l’a été de nouveau le 9 octobre, toujours selon l’une de ces sources. « Je vous confirme qu’à l’issue de sa deuxième audition, Mme Aurore Bergé a de nouveau été placée sous le statut de témoin assisté », a précisé dans un communiqué à l’AFP son avocate, Me Jade Dousselin. Avant de préciser « qu’elle a toujours fermement contesté les faits qui lui étaient reprochés et qu’elle a déposé une plainte en diffamation contre le livre de M. Victor Castanet », le journaliste à l’origine de cette affaire.

En effet depuis cette audition parlementaire,  Victor Castanet a révélé en septembre 2024 dans son livre enquête « Les Ogres » sur les dérives de groupes privés de crèches, un « pacte de non-agression » entre la ministre macroniste et la lobbyiste Elsa Hervy. Dans un courriel mis au jour par le journaliste, Aurore Bergé dit à sa directrice de cabinet en août 2023 à propos d’Elsa Hervy que « c’est surtout une copine 🙂 Elle sera très aidante avec moi ».

L’information judiciaire toujours en cours

Selon une autre source proche du dossier, l’information judiciaire se poursuit. En cause ?  L’attente de l’exploitation des supports numériques saisis.  Car les gendarmes de la section de recherches de Paris et trois magistrats de la CJR, juridiction compétente pour juger les membres du gouvernement, cherchent à déterminer si Aurore Bergé et la lobbyiste Elsa Hervy ont une relation particulière, qui aurait pu être cachée par la ministre qui avait alors le portefeuille des Familles. Sous serment, la ministre avait affirmé n’avoir aucun « lien personnel, intime ou amical, ni d’accointances » avec la déléguée générale de la FFEC.

Elsa Hervy a, quant à elle, été auditionnée au moins deux fois, comme témoin simple, selon une source judiciaire. Me Albane Lancrenon, avocate de la FFEC et d’Elsa Hervy, a soutenu que « cette dernière n’a jamais entretenu de relation personnelle, intime ou amicale avec Aurore Bergé et que leurs échanges sont toujours restés strictement professionnels »

« Il est sain pour les ministres d’écouter aussi les acteurs de terrain. Il nous est arrivé d’échanger directement, comme la ministre l’a fait avec d’autres acteurs, mais je n’ai passé aucun pacte. Ça n’existera jamais », avait précédemment déclaré sa cliente. La FFEC et Elsa Hervy ont elles aussi porté plainte en diffamation à l’encontre de Victor Castanet.

Malika CHEKLAL avec AFP

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