vendredi, mai 3

Ce mardi 6 février, c’était le dernier jour des soldes d’hiver.
Lancés le 10 janvier, ils s’achèvent sur un bilan plutôt amer pour les commerçants, étranglés entre une baisse du pouvoir d’achat et la concurrence des acteurs du discount.

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Inflation : les prix s’envolent

En perte de vitesse depuis plusieurs années, les soldes ne séduisent plus. Ainsi, ceux d’hiver, lancés le 10 janvier dans la majorité des départements français et qui s’achèvent ce mardi, ont été bien moins fructueux qu’en 2023. Le panel Retail Int. pour l’Alliance du Commerce, qui intègre une soixantaine de grandes enseignes (Jules, Monoprix, Levi’s, Promod…), fait état d’une baisse de chiffre d’affaires de 6% par rapport à l’année précédente, sur les trois premières semaines des soldes. Tandis que les enseignes indépendantes adhérentes de la Fédération nationale de l’habillement (FNH) rapportent une baisse de 6% de chiffre d’affaires sur les deux premières semaines. 

« Démodés »

Déjà à mi-parcours, le Syndicat des indépendants et des TPE (SDI) signalait une réduction comprise entre 15 et 30% du chiffre d’affaires. Si le bilan est « très mitigé, variable selon les marques (…), la saison restera mauvaise », prédisait d’ailleurs fin janvier Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, dans un entretien à l’AFP. Cette tendance touche l’ensemble des segments, la mode femme, homme et enfant, fait remarquer à l’AFP Pierre Talamon, président de la FNH.

Or, le prêt-à-porter milieu de gamme se serait passé de ces mauvaises nouvelles, lui qui est secoué par une violente crise depuis plus d’un an. Camaïeu, Kookaï, Naf Naf, Gap France, Burton of London, San Marina, Minelli, Don’t Call Me Jennyfer, Pimkie, et dernièrement IKKS… Ces enseignes bien connues des Français réduisent la voilure, sont placées en redressement judiciaire, ou même parfois liquidées.

« Depuis 2018, les soldes sont en baisse, (les commerçants) perdent de 1 à 2% de chiffre d’affaires chaque année », a constaté Pierre Talamon. Les soldes ont « perdu leur sens » et se sont « démodés », noyés dans des promotions permanentes, selon le professionnel qui demande au gouvernement une régulation de ces rabais à tout-va. Le milieu de gamme, à qui profitaient les soldes, séduit bien moins, concurrencé par des acteurs discount à prix cassés toute l’année et la seconde main, un marché en pleine croissance.

De nombreux professionnels du secteur invoquent également un problème de calendrier, les soldes étant trop avancés dans l’année. Les commerçants ont à peine « le temps de vendre les vêtements (de saison) » qu’il faut déjà « les brader », a expliqué à l’AFP Jean-Guilhem Darré, délégué général du SDI. L’organisation demande au gouvernement, de conserve avec la FNH, de repousser les dates des soldes, tandis que l’Alliance du Commerce prône le statu quo sur la question. Et, « cette année, il y a clairement un problème de pouvoir d’achat » dans un contexte inflationniste, a rappelé Jean-Guilhem Darré.


Virginie FAUROUX

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