jeudi, novembre 14

La population française a globalement moins recours à la contraception. C’est un des nombreux enseignements que livre, mercredi 13 novembre, la vaste enquête « Contexte des sexualités en France », menée à l’initiative de l’ANRS-Maladies infectieuses en lien avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Selon des données récoltées de novembre 2022 à décembre 2023 auprès de 21 259 personnes de France hexagonale, le recours à un moyen de contraception – tous types confondus – lors du tout premier rapport sexuel est particulièrement en chute chez les femmes, passant d’un pic à 98,3 % en 2004-2006 à 87,2 % en 2019-2023. La courbe est la même chez les hommes, avec, cependant, un léger regain depuis dix ans, pour s’établir à 92,3 % en 2019-2023.

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Concernant l’usage plus spécifique du préservatif lors du tout premier rapport sexuel, il atteint, en 2019-2023, 75,2 % chez les femmes et 84,5 % chez les hommes. Après avoir connu une explosion entre les années 1970 et les années 2000, l’utilisation des moyens de contraception au moment de l’entrée dans la vie sexuelle subit donc une érosion, malgré une stagnation depuis les années 2000 à un niveau assez haut.

« Peu de personnes ont commencé leur vie sexuelle entre 2019 et 2023 parmi les personnes interrogées, donc ces résultats restent à confirmer, parmi les femmes notamment, mais la baisse de l’usage du préservatif est un signal d’alerte, souligne Caroline Moreau, épidémiologiste à l’Inserm, qui a dirigé l’enquête aux côtés de la sociologue Nathalie Bajos et de la démographe Armelle Andro. Cela montre qu’il faut porter plus d’attention à l’éducation et à la santé sexuelle. » Ce rapport à la prévention reste vrai pour tous les âges, puisque, en 2023, seulement 49,4 % des femmes et 52,6 % des hommes ont utilisé un préservatif lors de leur premier rapport sexuel avec un ou une partenaire rencontré dans les douze derniers mois.

Une augmentation des grossesses non souhaitées

Parmi les personnes interrogées, près de 6 000 ont accepté de procéder à un autoprélèvement (vaginal ou urinaire), ce qui a permis aux chercheuses d’évaluer pour la première fois la prévalence des infections à Mycoplasma genitalium – une bactérie causant une infection sexuellement transmissible (IST) –, en France, de 3,1 % chez les femmes et de 1,3 % chez les hommes. Les infections à Chlamydia trachomatis sont estimées à 0,9 % chez les femmes et à 0,6 % chez les hommes, des chiffres comparables à ceux de 2006. Ces données tendent à montrer, dans un contexte d’augmentation des IST au niveau européen, que ces tendances ne concernent que des populations très exposées et non l’ensemble de la population. Les personnes ayant eu plus d’un ou une partenaire en douze mois ont un risque plus élevé que celles avec un ou une seule partenaire.

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