mardi, mai 7

Après le développement et la finance durable, les dirigeants prennent conscience de la nécessité de se soucier des ressources humaines « durables » pour améliorer la performance. Telle est la principale conclusion de l’étude « Global Human Capital Trends » réalisée par le cabinet Deloitte, qui a révélé le 12 février que 3 % seulement des dirigeants jugent leur organisation « extrêmement efficace » pour capter la valeur créée par les collaborateurs.

L’étude analyse les tendances-clés du management et de la performance au sein des organisations sur la base d’une enquête menée auprès de plus de quatorze mille dirigeants et responsables des ressources humaines à travers quatre-vingt-quinze pays différents, dont la France, où soixante-cinq personnes ont été interrogées.

La plupart des dirigeants disent avoir conscience qu’il faut rompre avec les méthodes traditionnelles au profit de nouveaux modèles plus agiles. Il s’agit là de tenir compte de l’émergence du télétravail, du freelancing [travail indépendant], de l’aspiration des collaborateurs à plus d’autonomie. Mais seulement 33 % d’entre eux évoquent une insuffisante compréhension de ces enjeux comme raison de l’incapacité de leur organisation à progresser.

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D’autres y voient un problème de données. Seuls 19 % estiment disposer de critères suffisamment fiables pour mesurer la manière dont leur organisation peut bénéficier aux collaborateurs. « Les entreprises disposent d’une quantité croissante de données, mais pas toujours pertinentes. Elles peinent à en tirer des conclusions pour orienter finement leurs actions », explique Franck Chéron, associé spécialiste du capital humain au cabinet Deloitte. Par exemple, les référentiels de compétences reposant sur du déclaratif peuvent être en partie erronés.

Pour une écoute et un management plus participatif

Même souci avec la mesure de la productivité : 74 % des dirigeants interrogés estiment qu’il est « très » ou « extrêmement » important de rechercher de meilleurs moyens de mesurer la performance des collaborateurs. Les critères traditionnels comme les heures travaillées et le temps passé sur les tâches perdent ainsi de leur pertinence. Pourtant, seulement 40 % déclarent faire quelque chose pour mettre en place de nouveaux outils.

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Pour développer les ressources humaines de manière durable, mieux vaut miser sur l’autonomie que sur un contrôle tatillon. Quatre-vingt-dix pour cent des dirigeants interrogés considèrent que la transparence accroît la confiance et l’engagement, mais leurs homologues français ne sont que 52 % à le penser. Faut-il y voir un trait culturel d’un pays où la défiance prévaut ? Pas forcément, nuance Franck Chéron : « La France s’est déjà dotée d’une forte régulation en matière de transparence à travers l’index de l’égalité professionnelle, et les sondés hexagonaux peuvent considérer que l’essentiel est déjà fait.».

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