vendredi, décembre 19
  • L’Impolie
    Salto

    Compositions de Timothée Quost, Benjamin Garson, Sylvain Darrifourcq et du trio L’Impolie par Simona Castria (saxophone), Julia Sinoimeri (accordéon), Benjamin Garson (guitare électrique) et Sylvain Darrifourcq (batterie).
Pochette de l’album « Salto », de L’Impolie.

En 2019, s’est constitué un trio à l’effectif aussi étrange que son nom : L’Impolie… A l’écoute du premier album qu’il vient de publier, il serait facile de donner une image de son activité en se référant au lépidoptère qui lui sert d’enseigne. La musique interprétée (et parfois créée) par L’Impolie a des trajectoires imprévisibles de papillon et elle cultive une forme d’antagonisme qui pourrait se résumer à la désignation latine de l’insecte : Idaea aversata (« idées contraires »). Néanmoins, il serait plus juste de dire que la musique de cet album à l’intérêt constant effectue un triple « salto » sur les champs de l’improvisation collective, de l’écriture contemporaine et de la création électroacoustique. Comparables à des balises du parcours disposées de loin en loin, les Aplat(s) de Timothée Quost illustrent parfaitement la complémentarité des trois membres de L’Impolie : la dimension spatiale du saxophone de Simona Castria, les nuances infinitésimales de l’accordéon de Julia Sinoimeri et l’énergie tantôt ciblée, tantôt indomptable de la guitare électrique de Benjamin Garson. Pierre Gervasoni

Nunc./L’Autre distribution.

  • Jack and the Bearded Fishermen
    Naked

En dépit de leurs vingt ans d’existence, les Bisontins Jack and the Bearded Fishermen demeurent méconnus dans le paysage rock hexagonal. Une injustice pour ces valeureux de la frange post-hardcore qui mérite réparation. Trois ans après l’excellent Playful Winds, les « pêcheurs barbus » publient un cinquième album qui ne lève pas le pied, magistralement produit, entre déflagration de riffs pesants et mélodies sous tension. Le double uppercut asséné dès Memory et This Grey assomme d’emblée, tandis que le magnétique Drones et son intro chamanique ne dépareilleraient pas dans le répertoire d’un Sixteen Horsepower. Le quintette franc-comtois installe tout du long une esthétique sombre, essaimé d’accalmies inquiétantes (Naked I et II), pour mieux revenir en force avec The Cave, dans une veine stoner torturé, ou encore Melt into Oddity, climax du disque en collaboration avec les Nantais Watertank. Aux côtés de ces derniers et des Rouennais d’Animal triste, les guitares ténébreuses tricolores se portent à merveille. Franck Colombani

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