La Fédération française des sports de glace (FFSG) a annoncé, jeudi 25 janvier, le lancement d’un nouveau programme visant à mieux recueillir la parole des victimes et améliorer la prévention en matière de lutte contre les violences. Secouée par plusieurs affaires ces dernières années, l’instance a dévoilé ce projet, intitulé « Sentinelles », qui verra la mise en place de « référents » formés sur ces sujets dans chaque club.
« L’idée première, c’est de renforcer la prévention et le traitement de tout acte de violence au sein de nos clubs et des ligues », a expliqué à l’Agence France-Presse la présidente de la FFSG, Gwenaëlle Noury.
Ces personnes, un homme et une femme nommés dans chacun des 160 clubs affiliés à la fédération, agiront comme « des relais » entre les potentielles victimes et le circuit fédéral. « En sachant ces personnes de confiance à proximité, cela peut inciter les victimes à parler, alors que c’était insurmontable pour elles avant. L’idée est de faciliter cette parole », a-t-elle ajouté.
Flot de révélations après les accusations de Sarah Abitbol
Les référents seront formés auprès de l’association Prévention et bienveillance dans le sport, dirigée par Stéphanie Meriaux, universitaire spécialisée dans la lutte contre les violences. La fédération travaille également avec d’autres structures, comme Colosse aux pieds d’argile ou encore La voix de Sarah, l’association de l’ancienne patineuse Sarah Abitbol. Celle-ci avait publié un livre, en 2020, accusant son ancien entraîneur Gilles Beyer, mort en janvier 2023, de viols et d’agressions sexuelles alors qu’elle avait entre 15 et 17 ans, ce qui avait entraîné un flot de révélations sur d’autres affaires de violences sexuelles dans le patinage et dans d’autres sports.
« La genèse de ce projet a été le constat de la faiblesse du système tel qu’il est aujourd’hui avec un seul référent intégrité par fédération. Pour nous, ce n’est pas suffisant », a estimé le directeur technique national, Djamel Cheikh.
En début de semaine, une commission d’enquête parlementaire avait fustigé de nombreuses défaillances au sein des fédérations sportives dans la lutte contre les violences sexuelles. Auditionnée dans le cadre de cette commission, Gwenaëlle Noury a elle-même été visée par une enquête pour des soupçons de faux témoignage. « J’ai eu la désagréable surprise de trouver mon nom dans la presse. Avec l’ensemble des actions que l’on mène depuis des mois, je suis déçue et surprise d’être dans ce cyclone-là », a-t-elle déclaré.