mardi, octobre 22

INTERNATIONAL – La crainte du pire. Un cessez-le-feu au Liban est une « nécessité pour notre sécurité collective », a affirmé ce lundi 21 octobre le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, mettant en garde contre un effondrement du pays et le risque d’une « guerre civile imminente ».

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« Notre position, en ce moment, passe surtout par une crainte (…) d’une guerre civile imminente au Liban », a confié Sébastien Lecornu sur la chaîne de télévision LCI. « Vous voyez bien que le Liban peut complètement s’effondrer encore plus qu’il ne l’est déjà », a-t-il ajouté.

Il a évoqué les populations déplacées, les « dynamiques interconfessionnelles qui sont très fortes » ou encore « l’affaiblissement du Hezbollah (qui) est une bonne nouvelle, on ne va pas dire le contraire ». Et d’ajouter : « Ce que nous disons à nos amis israéliens, pays allié, c’est qu’il ne faut pas tomber dans ce piège de l’escalade. »

Conférence internationale sur le Liban jeudi

Au-delà des questions humanitaires, la conférence internationale sur le Liban prévue jeudi à Paris vise à donner les moyens à l’armée libanaise pour « assurer la souveraineté du Liban », notamment au sud du fleuve Litani d’où le Hezbollah ne s’est pas retiré malgré l’injonction de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.

S’agissant des Casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies (Finul), Sébastien Lecornu a déploré que « les mesures de sécurité indispensables aux opérations ne sont pas toujours prises par Tsahal », l’armée israélienne. Même s’« il y a évidemment une instrumentalisation du Hezbollah de ces contingents de la Finul », « des emprises de la Finul ont été frappées directement par Tsahal la semaine dernière », a-t-il rappelé.

Pour le ministre français, « la succession de victoires tactiques par la neutralisation d’un certain nombre de terroristes – qu’on ne regrettera pas pour être très clair – n’offre pas des perspectives évidentes et automatiques de sécurité pour l’État d’Israël à moyen et long terme, c’est une certitude ».

Encore des frappes sur Beyrouth

Ce lundi soir, quatre personnes ont été tuées, dont un enfant, par des frappes israéliennes près de l’hôpital Hariri de Beyrouth, le plus grand hôpital public du pays, a annoncé le ministère libanais de la Santé. Plus tôt, des secouristes affiliés au Hezbollah avaient fait état d’au moins trois morts et de nombreux blessés par ces frappes qui ont touché le sud de Bayrouth.

Selon les médias libanais, il y a eu 13 frappes israéliennes sur le sud de Beyrouth lundi soir. Des images de l’AFPTV ont montré deux panaches de fumée s’élevant de la banlieue sud de Beyrouth, et des correspondants de l’AFP ont entendu deux fortes détonations avant les frappes.

À Ouzaï, des membres de services de secours affiliés au Hezbollah ont indiqué à l’AFP qu’ils étaient à la recherche de survivants dans les décombres. Selon eux, l’ordre d’évacuation, puis la frappe, ont « semé la panique parmi les habitants, dont certains se sont mis à courir dans les rues ».

L’armée israélienne vise les intérêts économiques du Hezbollah

« Ils n’ont pas laissé assez de temps aux gens pour évacuer. Le raid a eu lieu trop peu de temps après l’avertissement », a affirmé l’un d’eux. Plus tôt dans la soirée, l’armée israélienne avait appelé les habitants à quitter deux zones de la banlieue sud, une des bastions du Hezbollah.

L’armée israélienne a de son côté annoncé qu’environ 170 projectiles avaient été tirés lundi par le Hezbollah depuis le Liban. Tsahal a également dit avoir tué en Syrie un haut responsable du Hezbollah chargé d’une importante partie du financement du mouvement islamiste libanais.

L’homme, dont le nom n’a pas été dévoilé, était le commandant de l’unité 4 400, « responsable pour les transferts de fonds du Hezbollah » obtenus notamment grâce à la vente du pétrole iranien, a indiqué le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari.

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