dimanche, mai 19
Des étudiants ayant passé la nuit au siège historique de Sciences Po étaient visibles aux fenêtres du 27, rue Saint-Guillaume, le 26 avril au matin.

La mobilisation propalestinienne se poursuivait, vendredi 26 avril, à Sciences Po Paris, où des étudiants ont entrepris de bloquer l’entrée principale de l’école, a constaté l’Agence France-Presse (AFP). Drapeaux palestiniens accrochés aux balustrades, slogans en faveur de la lutte palestinienne… Des étudiants ayant passé la nuit dans l’établissement étaient visibles vendredi matin, keffiehs sur la tête, aux fenêtres du 27, rue Saint-Guillaume, siège historique de l’école.

Des poubelles et du matériel de chantier obstruent l’entrée principale de Sciences Po Paris qui dispose d’un vaste campus dans le centre de la capitale, scindé en plusieurs implantations. Quelques dizaines d’étudiants sont présents dans la rue.

Contactée par l’AFP, la direction de l’établissement n’était pas joignable. Une conférence de presse du Comité Palestine de Sciences Po est prévue vendredi dans la matinée. Le comité réclame notamment « la condamnation claire des agissements d’Israël par Sciences Po » et « la fin des collaborations » avec toutes « les institutions ou entités » jugées complices « de l’oppression systémique du peuple palestinien ». Il demande en outre l’arrêt de « la répression des voix propalestiniennes sur le campus ».

Mercredi soir, une dizaine de tentes avaient été installées dans la cour d’un autre bâtiment de l’établissement, situé 1, place Saint-Thomas-d’Aquin, avant que la police ne vienne déloger les militants et sympathisants de la cause palestinienne.

« Qu’on fasse preuve de solidarité à l’égard des Palestiniens, qu’on montre le rejet des crimes qui sont commis à Gaza, c’est naturel, c’est même digne et c’est noble », a jugé vendredi Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste (PS) et de Place publique aux élections européennes du 9 juin, sur BFM-TV. « Après, dans quelle atmosphère on le fait ? Est-ce qu’on est inclusifs ? Est-ce qu’on tolère le débat ? Est-ce qu’on est capables d’organiser des discussions avec ceux qui ne partagent pas [ce] point de vue ? Jusqu’ici, jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas le cas. Et donc on a un problème. Et la direction de Sciences Po a le droit de décider d’évacuer », a ajouté M. Glucksmann, par ailleurs ancien élève de l’établissement.

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Des centaines d’arrestations sur des campus américains

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Yonathan Arfi, a estimé, vendredi sur LCI, que ce mouvement était « dangereux, car l’université a une fonction symbolique dans nos sociétés. Ce qui se passe dans les universités ne concerne pas que le monde étudiant, mais rayonne sur l’ensemble de notre vie politique et intellectuelle et produit des effets sur une génération ». Cette mobilisation ne concerne que « quelques dizaines d’étudiants », a toutefois affirmé M. Arfi, « frappé » de voir que les images de la mobilisation étudiante « sont moins massives qu’aux Etats-Unis ».

La mobilisation à Sciences Po Paris survient alors que plusieurs universités américaines – dont les prestigieuses Harvard, Yale ou encore Princeton – sont mobilisées, et parfois occupées, pour protester contre la guerre à Gaza.

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L’université Columbia, à New York, a ajourné la date limite de vendredi à minuit (6 heures, heure de Paris) fixée aux étudiants propalestiniens pour qu’ils évacuent le campus, occupé pour protester contre la guerre dans la bande de Gaza, a-t-elle annoncé.

Des dizaines d’arrestations ont eu lieu la semaine dernière, après que les responsables de l’université ont fait appel à la police pour mettre fin à une occupation accusée par plusieurs personnalités d’attiser l’antisémitisme. Les manifestations propalestiniennes se sont ensuite poursuivies mercredi sur le campus. Plus de deux cents manifestants ont été arrêtés mercredi et jeudi dans des universités de Los Angeles (Californie), de Boston (Massachusetts) et d’Austin (Texas), où quelque deux mille personnes s’étaient à nouveau rassemblées jeudi.

Le Monde avec AFP

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