« L’Inde récupère actuellement 2 % du marché spatial mondial, bien loin de ses capacités »

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Le 23 août, le module d’atterrissage Vikram de la sonde indienne Chandrayaan-3 se posait sur la Lune. Un succès retransmis en direct qui a fait vibrer chaque Indienne et chaque Indien. Le 23 août est désormais déclaré National Space Day. L’exploit technologique a suscité un moment de ferveur populaire jamais vu dans l’histoire récente du pays. La première mission lunaire en 2008 avait placé un orbiteur autour de la Lune. C’est l’un de ses instruments qui a permis de confirmer la présence de glace dans les profonds cratères du pôle Sud lunaire. Et c’est justement là que s’est posé l’atterrisseur Vikram. L’Inde n’a donc pas choisi son site d’atterrissage au hasard. Elle a bien dans l’idée de préparer une présence permanente sur la Lune. D’abord robotique, puis humaine.

L’Inde a commencé son programme spatial en l’orientant vers le développement de sa population à une époque où les Etats-Unis, l’Union soviétique, mais aussi la France et le Royaume-Uni poursuivaient des logiques de puissance. Quand le jeune physicien Vikram Sarabhai, d’Ahmedabad, a créé l’agence spatiale indienne (ISRO, pour Indian Space Research Organisation), nous étions en 1969, soit onze années seulement après la création de l’agence américaine (NASA), huit ans après celle du Centre national d’études spatiales (CNES). Et le pays avait déjà lancé des dizaines de fusées-sondes françaises Centaure et quelques Dragon, avec l’aide de la France. Le premier accord de coopération spatiale avec le CNES remonte à 1964.

Aujourd’hui, l’Inde est devenue une grande puissance spatiale, en orbite de Mars, sur la Lune, préparant une mission vers Vénus, et surtout bien décidée à envoyer ses propres astronautes. Le premier vol emportant des « vyomanautes » aura lieu fin 2025. L’Europe ne dispose toujours pas de cette capacité. Dans un deuxième temps, l’ISRO envisage une petite station spatiale autonome, constituée de modules gonflables, pour des missions de longue durée.

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Mais au-delà de l’exploration spatiale, l’Inde s’est illustrée par ses missions d’observation de la Terre et de télécommunication, qui ont permis de faciliter la vie de ses citoyens. Dans ce contexte, les satellites conjoints franco-indiens fournissent depuis des décennies de précieux services opérationnels à la population, que ce soit pour l’agriculture, pour la prévision des moussons ou pour la gestion des ressources en eau. Ils occupent aussi pour les chercheurs français et indiens un créneau indispensable dans la surveillance du climat.

Vers des prises de participation étrangères

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