Le ministre de la santé, François Braun, a répondu aux revendications des internes en médecine lors d’une interview accordée à France Inter, mercredi 3 mai. Une partie des 30 000 internes étaient en grève vendredi 28 avril pour dénoncer leurs conditions de travail.
« Il n’est pas normal qu’on ne respecte le temps de travail pour des médecins en formation, a constaté le ministre. Je ferai la chasse aux établissements qui ne respectent pas les règles. »
Le temps de travail « dépasse allègrement le maximum légal autorisé » de quarante-huit heures hebdomadaires, et atteint « parfois plus de 100 heures par semaine », avait affirmé Guillaume Bailly, vice-président de l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI), sur Europe 1, vendredi. « On n’apprend pas son métier en travaillant 80 ou 100 heures par semaine », a répondu le ministre.
Un problème « ancien »
Le gouvernement a de son côté instauré par décret en début d’année « un dispositif de pénalité financière » pour sanctionner les hôpitaux « qui ne respectent pas la réglementation relative au temps de travail » des internes.
« C’est un problème ancien de fonctionnement de nos hôpitaux, où les internes étaient corvéables à merci », a reconnu François Braun. Les internes en médecine avaient déjà appelé à la grève vendredi 18 et samedi 19 juin 2021. Ils n’ont qu’une revendication : ne travailler « que » quarante-huit heures par semaine.
« Déjà, en 2019, les internes en France travaillaient en moyenne 58,4 heures par semaine. Et cela ne s’est pas amélioré », notamment avec la crise du Covid-19, avait alors alerté Gaétan Casanova, président de l’ISNI à l’époque. « On se met en danger sur le plan physique, psychologique », martelait l’interne en anesthésie-réanimation, enquêtes à l’appui.
Une étude réalisée en 2017 à l’initiative de l’ISNI soulignait que 23,7 % des internes avaient déjà eu des idées suicidaires, 28 % avaient souffert de troubles dépressifs, et 66 %, de troubles anxieux. « Et c’est également dangereux pour le patient, avait ajouté Gaétan Casanova. Quand, en fin de garde, on a du mal à faire une phrase sujet/verbe/complément, j’aimerais bien qu’on m’explique comment on peut prendre en charge un patient de façon optimale. »