« Supprimer 111 maternités, c’est organiser une désertification de l’offre proposée aux femmes enceintes »

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Publié le 28 février et intitulé « Planification d’une politique en matière de périnatalité en France : organiser la continuité des soins est une nécessité et une urgence », un rapport de l’Académie de médecine énonce que cette planification « devrait s’appuyer sur une réduction accrue du nombre de maternités ».

Pourtant, ces trente dernières années, peu d’améliorations en la matière font suite au désastre des déserts médicaux et à la fermeture massive de deux tiers des maternités, malgré le constat des piètres résultats de la France par rapport à ses voisins européens.

Feignant de croire aux vases communicants, le rapport affirme que seules les maternités de types 2 et 3, respectivement adaptées aux grossesses à risque moyen et à haut risque, « pourraient accueillir les parcours de soins les plus complexes comme des parcours de santé les plus physiologiques en renforçant les moyens humains et au prix d’adaptations architecturales permettant la cohabitation des différents niveaux de prise en charge ».

Mépris

Il suffirait de fusionner 111 maternités de type 1, dites à bas risque, les plus « physiologiques », avec des maternités de type 2 et 3, afin d’éviter, note le rapport, l’image caricaturale d’« usines à bébés » qui vise souvent les « grosses structures saturées et donc peu accueillantes ».

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Autant dire qu’il s’agit de faire du mal le remède, en prônant toujours plus la même solution qui ne fonctionne pas, avec la même analyse et le même regard sur la situation. S’il faut parler chiffres, en 2021, la France métropolitaine compte 452 maternités dont 170 de type 1, 222 de type 2 et 60 de type 3. Supprimer 111 maternités, c’est organiser une désertification de l’offre proposée aux femmes enceintes.

Mais qu’on se rassure, « le désert périnatal » annoncé serait pallié, toujours selon le rapport de l’Académie de médecine, par « le développement de structures hôtelières-hospitalières » où les femmes seraient hébergées en attendant d’accoucher, voire, mais ce n’est pas dit, d’être déclenchées.

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Quelle dégradation, au mépris des femmes enceintes et de leur famille ! Plutôt que de proposer de rouvrir des maternités plus accueillantes, de promouvoir des maisons de naissance au développement toujours freiné, de créer enfin des unités physiologiques autonomes, d’organiser des soins coordonnés pour autoriser l’accouchement à domicile, en demande croissante et pratiqué dans d’autres pays européens depuis longtemps, le rapport propose comme mesure « phare » de supprimer les maternités de type 1. Car, « les contraintes architecturales, mais surtout celles liées aux personnels médicaux et paramédicaux rendent illusoire de soutenir une activité de moins de 1 000 accouchements ».

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