C’est le deuxième mouvement de protestation en moins d’un mois. En dépit de l’appel des autorités à « l’union sacrée » des professionnels de santé, les médecins libéraux sont invités à fermer leur cabinet depuis lundi 26 décembre et jusqu’au 2 janvier, avant une manifestation à Paris, le 5 janvier. Comme lors de la première mobilisation des 1er et 2 décembre, le collectif « asyndical et apolitique » Médecins pour demain est à l’initiative du mouvement.
« La grève n’est pas une habitude de notre profession, affirme Christelle Audigier, médecin généraliste lyonnaise et fondatrice du collectif, issu d’un groupe de discussion Facebook réunissant 15 000 personnes. Si nous en arrivons là, c’est parce que nous n’avons pas d’autre moyen de nous faire entendre. »
Les négociations engagées en novembre entre les représentants des praticiens libéraux et l’Assurance-maladie pour définir un accord pour les cinq prochaines années n’ont, pour le collectif, apporté « aucune réponse concrète » permettant le « choc d’attractivité » qu’il réclame à l’heure où de moins en moins de jeunes médecins souhaitent s’installer. Parmi les propositions phares du groupe figure le doublement du tarif de consultation de base, de 25 euros à 50 euros. « Cela nous permettrait d’embaucher du personnel pour libérer du temps médical ou investir dans du matériel », fait valoir Christelle Audigier.
Les principaux syndicats n’ont pas suivi
A ce stade, l’ampleur du mouvement est inconnue, d’autant plus qu’il intervient durant une période de congés pour les médecins. Le collectif qui en est à l’origine revendique une majorité de cabinets au moins partiellement fermés, mais reconnaît une mobilisation moindre que début décembre. Il estimait alors que « 60 à 80 % » des cabinets avaient tiré le rideau, tandis que l’Assurance-maladie avait mesuré une baisse de l’activité des généralistes d’environ 30 %.
Contrairement à la première fois, le mot d’ordre n’est soutenu que par une partie des syndicats, notamment l’Union française pour une médecine libre, la Fédération des médecins de France, le Syndicat des médecins libéraux et Jeunes médecins. Les principaux syndicats n’ont, eux, pas suivi.
« Leurs propositions ne sont pas les nôtres », résume Agnès Giannotti, présidente de MG France, majoritaire chez les généralistes, pour qui « la consultation à 50 euros n’est pas une réponse structurante » pour améliorer les conditions de travail et ne cadre pas avec la diversité des pathologies. Lors de la dernière réunion plénière avec l’Assurance-maladie, le 15 décembre, une refonte des tarifs autour de « trois niveaux » de consultation a été évoquée, et les négociations sur le sujet doivent reprendre en janvier 2023.
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