« Nous, élus des grandes villes et métropoles, appelons à un plan national et européen ambitieux contre le trafic de drogue »

0
30

Le 21 août, le quartier Pissevin, en périphérie de Nîmes, a été le théâtre de deux fusillades, entraînant la mort d’un enfant de 10 ans et d’un homme de 18 ans. D’autres grands centres urbains viennent aussi de connaître des violences dramatiques liées aux trafics. Au niveau national, plus de 70 victimes liées au trafic de drogue ont déjà été recensées par le ministère de l’intérieur depuis le début de l’année.

Alors que se multiplient la consommation et le commerce des substances illicites et leurs produits de synthèses, les élus locaux subissent l’évolution des marchés et font face à de nombreux défis. Il n’y a pas un mois où l’actualité n’est pas rythmée de faits divers sur fond de trafic de stupéfiants. Ce fléau n’est plus spécifique à certaines grandes villes.

Les territoires d’outre-mer deviennent des plates-formes d’acheminement des marchandises illicites. Les villes moyennes et les petites villes deviennent aussi le théâtre de trafics et de nuisances voire de règlements de comptes. Si le trafic existait déjà, sa forme et le degré de violence observés sont nouveaux, notamment chez les mineurs.

Un véritable système qui sert une véritable économie

Le grand banditisme, la corruption et la criminalité organisée sont désormais banalisés. La circulation et l’utilisation d’armes lourdes, les guerres de territoires ou encore du blanchiment d’argent démontrent une réelle professionnalisation du crime. Les trafiquants viennent s’installer et conditionner leurs marchandises dans les villes étant réputées calmes.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les maires en première ligne face au trafic de drogue et la violence qui l’entoure

Il est plus facile de s’implanter là où il n’y a pas encore de délinquance, pas de concurrence, moins de forces de police et de dispositifs de surveillance. Ils s’appuient sur l’usage des réseaux sociaux ainsi que des organisations de petits dealers mobiles, avec des rémunérations importantes et un turn-over possible.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Lutte contre le narcotrafic : la nouvelle unité d’investigation nationale voulue par Darmanin critiquée en interne

Les annonces du gouvernement ainsi que l’augmentation des budgets alloués à la sécurité intérieure et la justice vont dans le bon sens. Pour autant, malgré des saisies régulières réalisées, jamais l’offre de drogue en Europe n’a été aussi importante qu’aujourd’hui. On ne parle plus seulement de cannabis. La cocaïne et l’héroïne sont importées en masse. C’est un véritable système qui sert une véritable économie.

Plus de 3 000 points de deals dans les espaces urbains

L’Insee estime à 4,2 milliards d’euros le montant dépensé par les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants, soit deux fois plus qu’en 2009. Plus de 3 000 points de deals sont identifiés notamment dans les espaces urbains. Depuis de nombreux mois, nous alertons sur la lenteur des enquêtes, le manque de moyens et la gravité de la situation. Nos concitoyens, qui en sont les victimes, s’interrogent et nous interpellent.

Il vous reste 59.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici