Gérald Darmanin annonce la création d’une « unité d’investigation nationale » sur « le modèle de la CRS 8 » pour lutter contre le trafic de drogues

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Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé, vendredi 8 septembre, la création d’une « unité d’investigation nationale » sur « le modèle de la CRS 8 », cette unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, pour combattre le trafic de drogue, qu’il a comparé à « la bataille de Stalingrad ».

Dans une interview accordée au Parisien, le ministre estime qu’il faut « être beaucoup plus offensifs dans le domaine de l’investigation, sur les enquêtes, malgré le travail incroyable des services d’investigation ». « iI faut contenir la pieuvre. C’est la bataille de Stalingrad », a-t-il ajouté.

La nouvelle unité, composée « d’une centaine d’effectifs mêlant policiers et gendarmes », sera opérationnelle dans « les prochaines semaines », a-t-on précisé dans l’entourage de M. Darmanin. Il s’agit, a-t-on expliqué, de pouvoir projeter durant plusieurs semaines ces enquêteurs dans une ville, un endroit, où le trafic est prégnant, comme le gouvernement le fait avec la CRS 8 pour « nettoyer les points de deal » comme à Nîmes, récemment.

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« Démanteler des réseaux »

« Avec des chiens, des enquêteurs spécialisés dans le blanchiment, des moyens technologiques, ces enquêteurs viendront en appui des services locaux pour mener des opérations d’envergure, soit en réaction soit en prévention », fait valoir le ministre lors de son entretien.

« C’est aller au-delà, du nettoyage d’un point de deal car il s’agit là de démanteler des réseaux et de définir des cibles », a insisté M. Darmanin. « Notre enjeu, c’est de poursuivre le renforcement de la filière judiciaire pour agir en profondeur et mettre ces criminels hors d’état de nuire durablement », a-t-il poursuivi.

Le ministre de l’intérieur n’a donné aucune indication sur la façon dont l’action de cette unité s’articulera avec l’office dédié à la lutte contre le trafic de drogue (Ofast), qui a lui déjà une compétence nationale et dispose d’antennes locales.

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Cette annonce intervient dans un contexte de recrudescence des règlements de comptes sanglants, principalement à Marseille mais également dans des villes, comme Nîmes, jusque-là peu réputées pour être en proie à des batailles de territoires.

Selon le décompte de l’Agence France-Presse début septembre, une quarantaine de personnes ont été tuées à Marseille sur fond de guerre de territoires entre trafiquants depuis le début de l’année, dont une dizaine pour le seul mois d’août, soit bien au-delà des 31 morts par balles « liés aux stups » recensés par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône pour l’ensemble de 2022.

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Le Monde avec AFP

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