Cette année, la rentrée scolaire coïncide avec la Journée mondiale de la santé sexuelle célébrée le 4 septembre. Un hasard qui fait bien les choses ? Souvent tabous, les sujets liés à la santé sexuelle sont encore trop négligés, à l’école et en dehors.
Pourtant, la santé sexuelle recouvre des enjeux majeurs et structurants pour notre société – des enjeux d’égalité, de santé, d’éducation, de vivre-ensemble. Les décideurs politiques ont la responsabilité de faire de la santé sexuelle une priorité, notamment lors des prochaines élections européennes de juin 2024.
Mais qu’est-ce que la santé sexuelle ? L’Organisation mondiale de la santé est claire : il s’agit d’un « état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en matière de sexualité, pas seulement l’absence de maladie, de dysfonctionnement ou d’infirmité ». Etre en bonne santé sexuelle repose sur une approche positive de la sexualité, fondée sur la confiance, la communication et le plaisir.
Défaut de partage de la responsabilité
Il s’agit, pour chaque personne, de pouvoir exercer ses droits à définir librement son orientation sexuelle, son identité et expression de genre et à prendre ses propres décisions concernant son corps. Cela renvoie aussi à la possibilité d’accéder à des services permettant une sexualité sans subir de violence, danger ou discrimination et à une contraception choisie et aux moyens de prévention comme le préservatif ou la PrEP [prophylaxie pré-exposition] pour lutter contre le VIH. Quoi de plus essentiel ?
Bien vivre et comprendre sa sexualité reste un défi majeur en France et dans le monde, encore trop associé à la seule responsabilité des femmes. Chaque année, une grossesse sur deux dans le monde n’est pas planifiée, selon le Fonds des Nations unies pour la population ; du fait de l’absence d’information, de disponibilité et d’accès aux services de prévention et de soins et par manque de responsabilité des partenaires masculins.
Ce défaut de partage de la responsabilité est également visible à travers la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) à l’origine de cancers du col de l’utérus, qui était jusqu’à présent uniquement préconisée pour les filles. Ce n’est qu’à partir de cette rentrée scolaire qu’une campagne de vaccination est proposée dans les collèges aux filles et aux garçons alors que 31 % des hommes sont porteurs de ce virus dans le monde, d’après de récents travaux scientifiques, et que leur vaccination reste dérisoire.
Si l’éducation complète à la sexualité a pourtant démontré son efficacité à réduire les risques de grossesses non planifiées, d’infections sexuellement transmissibles et de violences sexistes et sexuelles, comme le souligne le Conseil de l’Europe, elle est encore trop peu mise en place au niveau mondial.
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