Dans l’industrie pharmaceutique, la bataille de la bronchiolite est lancée

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Dans le centre de distribution de Sanofi à Val-de-Reuil, près de Rouen, c’est le coup de feu en ce début du mois de septembre. La rentrée s’annonce en effet chargée pour l’usine normande : aux traditionnelles préparations de colis de vaccins contre la grippe s’ajoutent cette saison les expéditions du Beyfortus, le nouveau traitement préventif du laboratoire contre la bronchiolite, à destination des nourrissons. « Les premières doses sont en train d’être envoyées aux maternités », détaille le directeur vaccins France de Sanofi, Charles Wolf, montrant, à quelques mètres, des palettes où s’empilent plusieurs cartons prêts à partir.

« Grâce à la mobilisation de nos équipes et des autorités de santé, nous allons mettre ce traitement à disposition avec un an d’avance. La France sera l’un des premiers pays à en bénéficier », se réjouit-il. Développé en partenariat avec le suédo-britannique AstraZeneca, qui en assure la production aux Etats-Unis, cet anticorps monoclonal contre le virus respiratoire syncytial (VRS), qui cause les bronchiolites, était initialement attendu pour 2024 en raison des délais de négociation de prix avec les autorités.

Après l’épidémie de bronchiolite qui a frappé l’Hexagone et mis en tension les services hospitaliers l’hiver passé, l’Etat a cependant préféré accélérer. Dérogeant au schéma classique, une commande de 200 000 doses, équivalant à un taux de couverture de 40 % des nouveau-nés éligibles à une injection au cours de la saison épidémique, a été passée par Santé publique France pour garantir l’arrivée du traitement dès 2023. Les seringues préremplies seront ainsi proposées à partir du 15 septembre dans les maternités et les pharmacies.

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Premier arrivé, Sanofi espère profiter de cette occasion pour s’imposer sur ce nouveau marché après le rendez-vous manqué du Covid-19. Ces derniers mois, l’industriel a travaillé d’arrache-pied pour assurer la réussite de ce lancement, contactant l’ensemble des près de cinq cents maternités du territoire pour évaluer leurs besoins et ajuster les volumes de livraisons. Quasiment toutes ont passé commande. Il reste maintenant à voir si les parents adhéreront à cette nouvelle injection facultative. « Ce ne sera pas un succès si seules 50 000 ou 100 000 des 200 000 doses mises à disposition sont utilisées », reconnaît Thomas Triomphe, vice-président exécutif chargé de l’activité vaccins de Sanofi.

« Des stratégies et des produits différents »

L’enjeu est important pour le groupe. « Nous voulons construire la franchise contre le virus respiratoire syncytial la plus avancée de l’ensemble de l’industrie. Beyfortus est le premier outil disponible, mais notre ambition à terme est de prévenir aussi les infections chez les enfants au-delà de 1 an et chez les seniors », précise M. Triomphe.

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