Les équipes de campagne de Donald Trump et de Kamala Harris se sont entendues pour s’affronter le 10 septembre prochain.
Il s’agira du premier débat et pour l’instant de l’unique date où les deux candidats à la présidentielle américaine s’opposeront.
Preuve de l’importance de l’événement, les règles l’entourant ont fait l’objet d’une négociation acharnée.
Suivez la couverture complète
L’élection présidentielle américaine 2024
Un conflit avant même le débat. Après des hésitations autour de la date, Kamala Harris et Donald Trump se sont mis d’accord sur une opposition le 10 septembre prochain, sur ABC News. Ils conservent ainsi la date prévue entre les équipes du candidat républicain et de son opposant, Joe Biden, avant que celui-ci ne se retire de la course à la Maison Blanche.
Mais depuis un mois, les modalités techniques de ce débat font l’objet d’intenses tractations, preuve de l’importance de cette très attendue confrontation, la seule fixée, pour le moment, avant l’élection présidentielle, le 5 novembre prochain. Voici ce que l’on sait de l’organisation de cet événement.
Des candidats debout face aux journalistes
Jeudi 29 août, le média AP a rapporté avoir pris connaissance d’un document détaillant comment allait se dérouler le débat, envoyé par ABC News aux deux équipes de campagne. Cette liste de règles auxquelles les équipes de Donald Trump et Kamala Harris doivent donner leur accord est presque en tout point similaire à ce qui avait été négocié lors du débat entre l’ancien président américain et Joe Biden. C’est la calamiteuse performance du président de 81 ans lors de ce débat qui avait provoqué son retrait de la campagne présidentielle.
Selon AP, le débat devrait se dérouler sans public. Les candidats ne pourront pas avoir de notes écrites. De son côté, le média Axios, qui a également pu avoir accès au document, rapporte que les candidats n’auront pas le droit à des accessoires. Ils se tiendront debout sur scène et ne seront autorisés à avoir qu’un stylo, un bloc-notes et une bouteille d’eau.
Le débat ne s’ouvrira pas par une prise de parole de la part des candidats, mais directement par des questions. Kamala Harris comme Donald Trump auront deux minutes pour répondre et deux minutes de contre-argument. Une minute supplémentaire pourra être accordée en cas de question de suivi ou pour une réponse.
Le débat autour des micros, coupés ou non
Si les équipes se seraient mises d’accord sur ces points, un dernier élément fait débat, a confirmé Brian Fallon, l’un des principaux conseillers de la campagne de Kamala Harris. Selon le plan initial d’ABC, les micros devaient être coupés, respectant ainsi une demande que Joe Biden avait faite avant son propre débat sur CNN. L’équipe de Donald Trump aurait donné son accord, mais celle de Kamala Harris souhaiterait revenir à ce qui était jusque-là la règle lors de débats en campagne présidentielle, c’est-à-dire à des micros ouverts.
« Selon nos dernières informations, même si M. Trump a déclaré lundi qu’il pouvait débattre avec un micro ouvert, ses responsables ne lui font pas confiance pour s’exprimer en direct avec la vice-présidente », a affirmé Brian Fallon sur le réseau social X. Face à un rival connu pour sa tendance aux invectives et aux interruptions intempestives, Kamala Harris et son équipe pensent ainsi profiter d’un micro ouvert.
Donald Trump, interrogé par NBC sur ce qu’il préférait lors d’un déplacement en Virginie, a indiqué que cela n’avait « pas d’importance » pour lui, avant d’ajouter : « Je préférerais sans doute que (les micros) soient ouverts ». Pour autant, le candidat du Parti républicain a rappelé ce qui avait été négocié. « L’accord (avec l’équipe de campagne de Kamala Harris, ndlr) était que ce serait la même chose que la dernière fois », en l’occurrence des micros « coupés ». D’après lui, ces frictions ne voudraient dire qu’une chose. « Elle ne veut pas débattre. Elle n’est pas bonne en débat, ce n’est pas quelqu’un d’intelligent. »
Ce bras de fer autour des micros, alors que la date du débat se rapproche, illustre tous les enjeux autour de ce temps fort d’une présidentielle américaine marquée par les rebondissements. Suite à cette confrontation, il ne restera que 56 jours de campagne. Kamala Harris, qui bénéficie d’un léger avantage dans les enquêtes d’opinion, va tenter de creuser l’écart. De son côté, Donald Trump peut encore rattraper son retard, pris depuis la nomination de la vice-présidente et de son colistier, Tim Walz.