mardi, octobre 1

Une étude menée par l’Ined souligne que la stabilité d’un couple est fragilisée par les revenus de ses deux membres.
Plus une femme gagne d’argent par rapport à son conjoint, plus la relation risque d’imploser.
Signe de la « persistance des normes traditionnelles » basé sur « le modèle dominant de l’homme ‘gagne-pain' », suggère l’étude.

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Avec Elles

C’est une histoire de chiffres qui peut coûter très cher. Les couples, où la femme contribue plus fortement au revenu commun que son partenaire masculin, encourent « un risque plus élevé » de séparation, d’après une étude présentée lundi par l’Institut national d’études démographiques (nouvelle fenêtre). Parue en juin dans la revue European Journal of Population, c’est la première fois qu’elle est menée en France.

 

« Les couples dans lesquels la part de revenu apporté par la femme est supérieur à 55% sont plus instables que les autres couples, de manière significative », avec un « risque de séparation » supérieur de 11% à 40% par rapport aux couples aux revenus égaux, souligne le texte de l’Ined, selon qui « le risque de séparation augmente avec la part de la femme dans le revenu total » du couple.

Deux couples sur 100 seulement sont entièrement portés par les revenus de la femme

Qu’il soit en concubinage, marié ou pacsé, aucun couple n’est épargné par ce risque. Mais l’influence n’est pas la même suivant le type de relation. Dans le mariage, l’apport prépondérant de l’homme est « stabilisateur », tandis que l’égalité entre les revenus remplit ce rôle chez les couples « en cohabitation ». L’influence du revenu est moins importante chez les couples pacsés, elle l’est d’autant plus parmi les salaires les plus faibles. 

Parmi le million de couples étudiés entre janvier 2011 et janvier 2017, le revenu le plus important est apporté par l’homme dans 49,3% des cas quand 20,5% ont des revenus égaux.  La femme n’est la principale contributrice du foyer que dans 13,7% des situations. Les revenus du couple sont assurés entièrement par la femme dans deux couples sur 100 et par l’homme dans 14,5% des cas. 

L’étude pointe « l’émergence d’un nouvel équilibre égalitaire » vers lequel évolue « le profil du ‘couple stable' », même si le risque de séparation demeure « toujours plus bas chez les couples » où l’homme est le principal pourvoyeur de revenu. Les auteurs estiment « néanmoins, (que) le plus fort taux de séparation qui se maintient chez les couples où la femme est la principale pourvoyeuse de revenu indique clairement que dévier des normes est difficile à accepter même dans des pays comme la France où l’emploi féminin est élevé et soutenu par des politiques familiales ».


D.D.F. avec AFP

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