dimanche, juin 30

Saint-Gobain se constitue, étape par étape, un portefeuille de premier rang dans la chimie de la construction. Le numéro un mondial des matériaux de construction a annoncé, jeudi 27 juin, avoir conclu un « accord définitif » pour l’acquisition (960 millions d’euros) de Fosroc, un grand acteur (non coté) dans ce secteur qui permet notamment de réduire l’empreinte carbone du béton.

Basée à Dubaï et détenue par l’homme d’affaires écossais James Hay, qui l’a fondée en 1972, la société complète le rachat de Chryso en 2021, pour un montant identique, et celui de l’américain GCP, un an plus tard, pour 2 milliards d’euros, deux opérations elles aussi financées par la trésorerie. Ce qui portera à 6,2 milliards d’euros le chiffre d’affaires de cette activité réalisée dans 73 pays et employant 13 000 salariés. En y ajoutant les rachats de Bailey et CSR Limited, Saint-Gobain prévoit de conserver un ratio dette nette sur l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) dans le bas de la fourchette de 1,5 à 2 fois.

La chimie de la construction, qui concerne des activités de plus en plus techniques (additifs pour le ciment, adjuvants pour béton, joints d’étanchéité haute performance pour grandes infrastructures…) était déjà une cible de Saint-Gobain en 2014. Son PDG, Pierre-André de Chalendar, avait alors essayé d’acquérir le suisse SIKA, numéro 1 du secteur. Face au refus de ses dirigeants, la tentative avait échoué, le groupe français s’en sortant par une confortable plus-value. Sans renoncer pour autant à entrer et à se développer dans le secteur.

Le « grand chelem »

Nommé directeur général en 2021, devenu PDG en juin 2024, Benoît Bazin a poursuivi l’effort. Il en a même fait un axe majeur de sa politique d’allocation du capital. Après Chryso et GCP, deux sociétés qui « se sont parfaitement intégrées à Saint-Gobain », il estime aujourd’hui réaliser le « grand chelem » avec cette troisième acquisition, présentée comme une société très performante et « iconique » dans son domaine.

A chaque étape, ces trois entreprises ont enrichi les solutions offertes par Saint-Gobain (innovations, solutions numériques pour le contrôle du béton…) sur un marché mondial estimé à 100 milliards de dollars (93.5 milliards d’euros) par an, explique-t-il « La consolidation n’est pas terminée », ajoute M. Bazin. Il a identifié d’autres cibles de tailles plus modestes sur des segments de la chimie de la construction qui enrichiront tôt ou tard son portefeuille.

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M. Bazin a une seconde priorité pour ses investissements : l’expansion géographique sur des marchés en forte croissance. Alors que Saint-Gobain est déjà bien implanté en Europe, en Amérique du Nord et du sud, ainsi qu’en Afrique, l’acquisition de Fosroc (487 millions de dollars de chiffre d’affaires) renforcera sa présence en Inde et au Moyen-Orient, des régions où les ports, les aéroports, les gratte-ciel, les autoroutes et les barrages se multiplient.

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