jeudi, octobre 24

Les États-Unis ont annoncé en juillet leur intention de déployer des missiles en Allemagne en 2026.
En réponse, le président russe Vladimir Poutine a menacé de relancer la production d’armes nucléaires à portée intermédiaire.
Le Kremlin avait déjà averti que les capitales européennes deviendraient des cibles légitimes en cas de déploiement de ces missiles américains.

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Vladimir Poutine montre (encore) les dents. Le président russe a menacé, dimanche 28 juillet, de relancer la production d’armes nucléaires à portée intermédiaire. Un avertissement qui fait office de réponse à la volonté des États-Unis de déployer des missiles en Allemagne ou ailleurs en Europe. « Si les États-Unis mettent en œuvre de tels plans, nous nous considérerons libérés du moratoire unilatéral adopté précédemment sur le déploiement de capacités de frappe à moyenne et courte portée », a déclaré Vladimir Poutine lors d’un discours à l’occasion d’une parade navale russe, à Saint-Pétersbourg, à laquelle ont également participé cette année des navires chinois, indien et algérien.

Selon lui, « le développement d’un certain nombre de systèmes de ce type en est au stade final » en Russie. « Nous prendrons des mesures de réplique pour les déployer, en tenant compte des actions des États-Unis, de leurs satellites en Europe et dans d’autres régions du monde », a averti le maître du Kremlin.

Ce type d’armement, d’une portée allant de 500 à 5500 km, faisait jadis l’objet d’un traité de limitation entre Washington et Moscou : le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), signé du temps de l’URSS. La Russie et les États-Unis s’en étaient retirés en 2019, chacun accusant l’autre de ne plus en respecter les dispositions. 

Missiles Tomahawk, armes hypersoniques…

Les Russes avaient cependant annoncé qu’ils ne relanceraient pas la production de ce type de missile tant que les États-Unis n’en déploieraient pas à l’étranger. Or, Washington et Berlin ont indiqué en juillet 2024 leur intention de « débuter des déploiements épisodiques de capacités de feu à longue portée » en Allemagne en 2026. Les deux pays avaient évoqué des missiles SM-6, des missiles Tomahawk et des armes hypersoniques en cours de développement.

Les Russes craignent d’être une cible potentielle. « D’importants sites russes de l’administration de l’État et de l’armée se trouveront à portée de ces missiles (…). Le temps de vol de ces missiles, qui pourraient à l’avenir être équipés d’ogives nucléaires, jusqu’à nos territoires sera d’environ 10 minutes », a expliqué Vladimir Poutine dimanche. Il a aussi affirmé que les États-Unis ont déployé des missiles de moyenne portée Typhon au Danemark et aux Philippines lors d’exercices récents. « Cette situation rappelle les événements de la Guerre froide liés au déploiement des missiles américains de moyenne portée Pershing en Europe », a poursuivi le président russe.

Le Kremlin avait déjà prévenu le 28 juin dernier, au cours d’une réunion avec de hauts responsables de la sécurité,

que son pays pourrait commencer à produire des missiles de courte et moyenne portée. Il avait en outre averti mi-juillet que les capitales européennes deviendraient des cibles légitimes pour la Russie en cas de déploiement de missiles américains sur le continent.


Julien CHABROUT avec AFP

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