mardi, octobre 15

Un père de famille avait été séparé de sa fille pour un dessin dénonçant l’offensive russe en Ukraine.
Il avait été condamné à un an et dix mois de camp pour « discrédit » de l’armée russe.
Il a été libéré, ce mardi 15 octobre, après avoir purgé sa peine, selon son avocat.

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Guerre en Ukraine : après deux ans et demi de guerre, incursion en territoire russe

Alexeï Moskaliov a été libéré, ce mardi 15 octobre, après 19 mois de détention, a indiqué à l’AFP son avocat. Ce père de famille russe avait été séparé de sa fille pour un dessin qui dénonçait l’offensive russe en Ukraine et condamné pour « discrédit » de l’armée russe . L’affaire, symbole de la répression des voix critiques de l’assaut russe, avait choqué la société russe, fortement attachée au cadre familial. 

« Il a pu enfin voir sa fille »

« Alexeï Moskaliov est en liberté. Il se sent plus ou moins bien, il a pu enfin voir sa fille », a indiqué son avocat Vladimir Bilienko. L’ONG spécialisée OVD-Info, déclarée « agent de l’étranger » par les autorités, a publié une vidéo des retrouvailles d’Alexeï Moskaliov avec sa fille de 14 ans Maria, en larmes, à la sortie du camp numéro 6 à Novomoskovsk, dans la région de Toula, au sud de Moscou. « Ils rentrent chez eux, à Efremov, et vont de nouveau vivre ensemble », a précisé l’avocat. 

Alexeï Moskaliov, 56 ans, avait attiré l’attention des autorités lorsque sa fille, Maria, alors âgée de 13 ans, avait fait un dessin en classe montrant des missiles russes se dirigeant vers une femme et un enfant près d’un drapeau bleu et jaune ukrainien. La directrice de l’établissement scolaire avait ensuite contacté la police, qui a découvert sur les réseaux sociaux des messages du père critiquant l’offensive des forces russes. Le père avait été aussitôt séparé de sa fille qui a été placée dans un foyer pour mineurs.

Un an et sept mois dans un camp

Alexeï Moskaliov, élevant seul sa fille Maria dans la ville d’Efremov, au sud de Moscou, a ensuite été poursuivi en justice et condamné en mars 2023 à deux ans de prison pour avoir « discrédité » l’armée russe. Quelques heures avant sa condamnation, Alexeï Moskaliov avait rompu son assignation à résidence et fui de manière rocambolesque en Biélorussie – pays voisin allié de Moscou -, où il a été rapidement arrêté et extradé vers la Russie. Le tribunal régional de Toula avait ensuite réduit en appel sa peine de deux mois. Alexeï a passé au total en prison un an et sept mois, car une journée en détention provisoire est comptée, selon la loi russe, comme une journée et demi dans un camp à régime ordinaire où il a purgé sa peine.

Plus de 1.000 personnes ont été poursuivies en justice en Russie depuis février 2022 pour avoir critiqué l’offensive russe en Ukraine, selon OVD-Info . Des centaines d’autres ont été intimidées ou poussées à l’exil pour leur opinion, un moyen pour les autorités de limiter la contestation.


Marianne LEROUX avec l’AFP

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