- Ce jeudi 9 octobre, jour de l’anniversaire de l’abolition de la peine de mort, Robert Badinter fera son entrée au Panthéon.
- Parmi les temps forts de la cérémonie, Julien Clerc interprétera « L’assassin assassiné ».
- Une chanson qui compta dans le combat de l’avocat contre la peine capitale.
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La panthéonisation de Robert Badinter
Vingt mois après son décès, l’ancien ministre de la Justice Robert Badinter, entrera ce jeudi 9 octobre au Panthéon. L’enceinte sera le théâtre d’une cérémonie solennelle qui soulignera son combat pour la justice et surtout pour l’abolition de la peine de mort qui fut sa principale « œuvre »
, a annoncé l’Élysée. Ces hommages seront rythmés par des intermèdes musicaux, puisant chez les compositeurs favoris de Robert Badinter. « Il y aura notamment du Schubert »
, indique l’Élysée.
Mais le temps fort de la cérémonie sera l’interprétation par Julien Clerc d’une version « raccourcie »
de sa chanson « L’assassin assassiné »
. Habitué à la chanter seul au piano, l’artiste sera cette fois-ci accompagné d’un orchestre symphonique et de choristes. Ce texte en faveur de l’abolition du châtiment suprême, écrit en 1978 par Jean-Loup Dabadie, fut longtemps resté dans les tiroirs, avant d’être dévoilé au grand jour.
La tension était folle, c’était la curée !
La tension était folle, c’était la curée !
Julien Clerc à propos du procès de Norbert Garceau
C’est en fait un procès auquel assiste le chanteur qui va le convaincre d’inclure cette chanson dans un album. Ce procès, c’est celui de Norbert Garceau, un meurtrier récidiviste, condamné une première fois à mort, avant que sa sentence soit finalement révisée en 1980, pour « vices de procédure ».
Dans la salle, un certain Robert Badinter, alors avocat, prend la défense de l’accusé.
Dans une interview accordée ce dimanche 5 octobre à La
Tribune du dimanche
, Julien Clerc s’est remémoré avec nostalgie sa plaidoirie. « Quelle chance j’ai eue d’assister à ça ! »,
avoue-t-il, avant de préciser : « La tension était folle, c’était la curée ! Robert Badinter s’est levé presque en état second. Il a commencé doucement, partant de son banc, par évoquer le souvenir de Bontems, guillotiné dans l’affaire Buffet-Bontems. Puis il a construit pas à pas son raisonnement d’une rigueur implacable »
.
À la fin de ce procès, les deux hommes prennent le train de nuit entre Toulouse et Paris et discutent longuement du moment qu’ils viennent de vivre. L’avocat lui explique alors qu’« il faut absolument arriver à l’abolition, parce qu’un jour, lors d’un procès comme celui-ci, ça va mal se terminer »
. Cet épisode va faire réagir Julien Clerc qui décide de chanter « L’assassin assassiné »
lors d’une émission de télévision, alors que la peine de mort est toujours en vigueur.
Après la sortie de son morceau, « le standard de la chaîne a littéralement explosé sous les appels »
, mais ce n’est pas ce que l’artiste retient, lui qui a toujours pleinement assumé son choix. Ce qui l’a surtout touché, c’est la lettre qu’il reçoit peu de temps après de Robert Badinter. « Il me disait :
‘Votre chanson fait plus pour la cause’. Il avait employé un terme comme
’30 discours et 25 conférences' », indiquait-il sur RTL
en février 2024, après le décès de l’avocat. Aujourd’hui, Julien Clerc se dit fier de la réinterpréter au Panthéon à la demande de l’Élysée.




