samedi, juillet 6

ROYAUME-UNI – Il n’y a pas qu’en France qu’on élit des députés en ce moment. Nos voisins britanniques sont appelés aux urnes ce jeudi 4 juillet après une campagne particulièrement pénible pour le Parti conservateur (Tories) et son Premier Ministre, Rishi Sunak. En un mois et demi, il ne s’est quasiment pas passé une semaine sans qu’une polémique à son égard n’éclate.

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Il faut dire que c’était assez mal parti, dès le 22 mai, lorsque Rishi Sunak annonce de nouvelles életions générales à la surprise de tous, y compris de certains membres de son parti, puisque les conservateurs (Tories) sont loin derrière leurs opposants du Parti travailliste (Labour) dans les sondages.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article, cette annonce a eu lieu sous la pluie et a été accompagnée du morceau Things Can Only Get Better du groupe D:Ream. Ce titre véritable hymne de campagne du Parti travailliste aux élections législatives de 1997, a été diffusé par un manifestant.

Gaffes et trolling

Dès le lendemain, Rishi Sunak se rend dans une biscuiterie pour rencontrer des ouvriers et leur proposer une session questions-réponses. Mais l’œil acéré de la presse remarque rapidement que les deux ouvriers qui lui posent des questions sont en réalité deux conseillers politiques du parti conservateur, vêtus de gilets orange et se faisant passer pour des employés de l’usine.

Début juin, le Premier Ministre a tenté de faire de l’humour en partageant une vidéo de 18 secondes sur TikTok, où il est censé résumer le programme du Labour, et où il soulève la première page d’un tableau révélant une feuille complètement vierge. Erreur de débutant sur internet.

Le parti Travailliste ne tarde pas à reprendre la vidéo à son avantage en ajoutant tous les « premiers pas vers le changement » prévus par Keir Starmer. « Merci pour la pub, Rishi », ont-ils écrit en légende sur Twitter.

Un mensonge à 2000£

Son premier débat télévisé face au chef du Labour n’a pas non plus été une franche réussite, puisqu’on aura surtout retenu cette déclaration : « Des fonctionnaires indépendants du ministère des Finances ont évalué le coût des politiques du Labour et celles-ci se traduisent par une hausse d’impôt de 2 000 livres pour chaque famille de travailleur. »

Sauf que même le Permanent Secretary to the Treasury, le plus haut fonctionnaire du ministère des Finances, conteste dans la foulée les estimations de Rishi Sunak. Dans une lettre publiée sur la BBC, il demande au Premier Ministre d’arrêter de présenter le chiffre de 2000£ « comme ayant été produite par la fonction publique ».

Même l’Autorité des statistiques britanniques demande à son tour au parti conservateur d’expliquer son calcul.

Scandales et excuses à la télé

Malheureusement pour le Premier Ministre, dans cette campagne, une polémique n’en a pas chassé une autre, elle s’est juste rajoutée. Car seulement 48h après la controverse sur les 2000£, Rishi Sunak a de nouveau fait parler de lui lors des commémorations des 80 ans du Débarquement… En cause, son absence qui a été remarquée à Omaha Beach, lors de la cérémonie internationale.

Le Premier ministre est reparti plus tôt de Normandie, pour enregistrer une interview télévisée, laissant son ministre des Affaires étrangères, David Cameron, se charger de la commémoration. Un choix qui a choqué l’opinion publique et pour lequel il a dû présenter ses excuses à la télévision le lendemain.

Le coup fatal s’incarne sans doute dans l’affaire des paris frauduleux. Trois semaines avant les élections, une enquête du Guardian, révèle que trois jours avant l’annonce des élections, le député conservateur Craig Williams, qui se trouve être le conseiller du Premier ministre, a placé un pari de 100 livres (soit 118 euros) sur des élections en juillet, dans une boutique de paris de sa circonscription.

Plusieurs membres du parti conservateur sont désormais concernés par le scandale. Rishi Sunak a également été critiqué pour son manque de réactivité. Il lui a fallu 12 jours pour se décider à renvoyer les membres de son parti concernés. À l’inverse, un candidat du Labour, également éclaboussé par cette affaire, a été immédiatement suspendu après les révélations. Gage que Rishi Sunak va vraiment pouvoir souffler, selon les sondages il n’est même pas sûr de conserver son siège de député.

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