vendredi, septembre 13

Le signal d’alarme vient d’être actionné. Le Comité de suivi des retraites (CSR), dans son onzième « avis » annuel, remis lundi 15 juillet, estime que « de nouvelles mesures seront à envisager à plus ou moins brève échéance » pour faire face au déficit durable de notre système par répartition. Aucune option n’est privilégiée, ce groupe d’experts indépendants se bornant à passer en revue les différents scénarios « d’ajustement » possibles, dont le choix, dit-il, incombe au gouvernement. Emerge, une fois de plus, l’idée d’une réforme, annonciatrice d’efforts accrus, après celle de 2023, dont la gauche et le Rassemblement national (RN) demandent l’abrogation. Le débat sur le financement des régimes de pension – et sur sa soutenabilité – est, plus que jamais, relancé.

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Placé auprès de Matignon, le CSR a pour mission d’alerter l’exécutif si le système de retraite dérive par rapport aux objectifs que la loi lui a assignés : équilibre budgétaire, équité entre les générations… Le cas échéant, cette instance peut émettre des recommandations, à la différence du Conseil d’orientation des retraites (COR), dont le rôle est de fournir des données sur la situation et le devenir des régimes.

Après avoir dégagé des excédents de 2021 à 2023, l’ensemble formé par les quelque quarante caisses de retraite existantes risque de replonger dans le rouge. Le « trou » serait équivalent à 0,5 point de produit intérieur brut (PIB) en moyenne « sur l’horizon de vingt-cinq ans » et pourrait même se creuser à 0,8 point de PIB en 2070, d’après les éléments contenus dans le dernier rapport du COR, publié le 13 juin.

Hypothèses économiques moins favorables

Cette évolution intrigue car la réforme de 2023 était censée assurer l’équilibre du système, à terme, grâce au report à 64 ans de l’âge légal de départ et à l’allongement de la durée de cotisation requise pour une pension à taux plein, pour certaines générations. Si les perspectives s’avèrent aujourd’hui plus sombres, c’est dû, notamment, à une révision des hypothèses économiques, qui sont moins favorables que celles retenues l’an passé. De plus, le régime de retraites complémentaires du privé Agirc-Arrco a revalorisé les prestations à un niveau supérieur à ce qui avait été anticipé.

Pour ramener le système sur la ligne de flottaison, le CSR explore plusieurs « voies ». Parmi elles, il y a le relèvement de l’âge d’ouverture des droits à une pension, mais cette solution est « temporairement exclu[e] », selon le CSR, car elle a déjà été mise en œuvre en 2023, en provoquant un mouvement social qui a électrisé le pays durant six mois.

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