mercredi, octobre 16

« Il va falloir réagir de façon très déterminée. » Lors d’un déplacement organisé mardi 15 octobre au siège de la Direction départementale de la police judiciaire à Nanterre, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a fait part de sa volonté de mettre en place une « stratégie globale » contre le narcobanditisme à l’image de ce qui a été fait contre le terrorisme.

Dans un premier temps, ce dernier a lancé un appel aux consommateurs « parce que trop souvent, on dit qu’on fume, c’est du récréatif. »

« Ce que je veux dire, c’est qu’un joint a le goût du sang, il a le goût des larmes. Parce que derrière le joint, la coke ou autres drogues, il y a les réseaux, les mafieux, des gens qui profitent d’autres être humaines, qui s’engraissent, font des fortunes, qui commanditent des crimes, des assassinats de la pire des façons », martèle-t-il.

« Racine de l’hyperviolence »

Afin de lutter contre le narcobanditisme, Bruno Retailleau a évoqué la « volonté politique », le « courage politique » pour bâtir une « stratégie globale » et la doter d’un « arsenal législatif ».

Il a repris à son compte les conclusions de la commission d’enquête parlementaire du Sénat sur le narcotrafic qui, en mai, avait étrillé le gouvernement d’alors, dont Gérald Darmanin, pour n’avoir pas pris la mesure « de l’ampleur de la menace ».

« Le narcobanditisme », a-t-il insisté, « c’est la racine de l’hyperviolence ». « Ca peut menacer nos institutions jusqu’à notre souveraineté dans certaines parties du territoire, avec une corruption qui peut s’étendre ».

Parquet national anti-stup

Le ministre de l’Intérieur a évoqué la création d’un parquet national anti-stup, à l’image du Pnat (parquet national anti terroriste), d’un statut du repenti et d’un cadre pour les indics. Toutes propositions qui faisaient partie de la trentaine présentées par la commission d’enquête.

« Elles peuvent être améliorées », a ajouté le ministte, relevant que la commission était présidée par un sénateur socialiste, Jérôme Durain, et avait pour rapporteur un sénateur LR, Étienne Blanc. Pour lui, cela démontre qu’il est possible « de regrouper les bonnes volontés ».

Il a expliqué que cette action ne pouvait pas être le fait « seulement du ministre de l’Intérieur ». « J’en ai déjà parlé avec Didier Migaud (ministre de la Justice). Ça doit être un travail sous la responsabilité du Premier ministre, Michel Barnier, qui est, conscient des efforts qu’il va nous falloir produire ».

« Il doit y avoir pas seulement un changement de degré dans notre action, mais de nature », a dit encore le ministre.

Depuis son arrivée à Beauvau, Bruno Retailleau a multiplié les annonces fortes sur le sujet. Mardi, à la suite de l’incendie de voitures de police à Cavaillon, il a assuré que le gouvernement était prêt à « mener une véritable guerre » contre le trafic de stupéfiants et ses acteurs.

« La France a su se réarmer après les attentats de 2015. Le combat qu’on a mené contre le terrorisme, il va falloir le mener contre le narcoterrorisme », a-t-il encore affirmé.

Article original publié sur BFMTV.com

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