Après avoir durant de longues années freiné toute coopération avec la justice française, la messagerie Telegram a changé son fusil d’épaule en 2024.
Alors que le patron de l’application, Pavel Durov, a été mis en examen durant l’été, Telegram a répondu favorablement à près de 900 requêtes au sujet de ses utilisateurs.
Marquée par la mise en examen de son patron Pavel Durov fin août, l’année 2024 a été marquée par un changement notable pour la messagerie Telegram. La plateforme a en effet indiqué qu’elle avait enregistré une hausse significative du nombre d’informations transmises à la justice française entre le début et la fin de l’année 2024.
Près de 900 requêtes satisfaites
Selon des chiffres publiés par la plateforme, le nombre de requêtes de la justice française auxquelles Telegram a répondu favorablement a bondi. La messagerie avait seulement communiqué des informations à la justice française dans le cadre de quatre requêtes au premier trimestre, puis six au trimestre suivant. La situation a ensuite évolué très nettement, avec 210 requêtes satisfaites au troisième trimestre puis 673 au quatrième.
Au total, 2072 utilisateurs de l’application ont été concernés par ces envois de données à la justice française en 2024, pour un total de 893 requêtes satisfaites, toujours selon les chiffres publiés par Telegram.
Depuis la mise en examen de Pavel Durov fin août à Paris, son entourage assure que Telegram a toujours répondu aux requêtes des autorités judiciaires françaises et européennes, notamment en matière terroriste, mais que la grande majorité d’entre elles n’étaient pas adressées au service idoine de la messagerie et donc qu’elles n’aboutissaient pas.
Le dirigeant de l’application, qui possède des passeports russe, français et émirati, avait été arrêté et placé en garde à vue pendant quatre jours avant d’être mis en examen pour de nombreuses infractions liées à son application de messagerie. Il lui est entre autres reproché de ne pas avoir agi contre la diffusion de contenus criminels sur Telegram. Depuis cette mise en examen estivale, accompagnée d’une interdiction de quitter le territoire français, la plateforme de messagerie a fait évoluer ses règles de modération pour collaborer davantage avec les autorités judiciaires.
En décembre, une source proche de l’enquête avait indiqué que cette procédure judiciaire avait eu un effet positif, en France et ailleurs, Telegram se mettant à répondre plus qu’avant aux réquisitions judiciaires.