Un joyau de la Corrèze a rouvert au public, après deux ans de travaux.
Le viaduc des rochers noirs a été construit en 1911, et il n’en reste que cinq de ce type au monde.
Et hors de sa rareté architecturale, il offre un point de vue absolument somptueux sur la vallée de la Luzège.
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LE WE 20H
Sur les hauts plateaux de la Corrèze, un désert vert, fendu par une gorge profonde, escarpée. Voici la vallée de la Luzège, une vallée d’exception. Premier trésor, un ouvrage d’art classé aux monuments historiques. L’ancêtre des ponts suspendus. Une merveille de technologie à l’aube du XXᵉ siècle. Le premier pont suffisamment stable pour faire passer une locomotive à vapeur, le Transcorrézien. « C’était d’abord la ligne Tulle-Ussel. C’était tout le plateau corrézien qui était alimenté par ce train », raconte Roger Fraysse, président de l’association Asstre 19.
Ce type de viaduc, il n’en reste que cinq au monde. Et celui-ci menaçait ruine. Il fallait en urgence changer les câbles entièrement rongés par la rouille. Ils pénètrent de chaque côté du viaduc par un tunnel et ceinturent la montagne. « Ce sont des barres en forme de U qui enserrent le rocher et qui permettent de maintenir le pont. C’est le rocher par son poids qui maintient le viaduc en place », explique Cyril Lacipière, ingénieur. Un ouvrage unique en 1915.
Les deux piles ont été nettoyées et rejointées. Tous les éléments en bon état ont été conservés. Le tablier lui, risquait de s’effondrer. Alors, l’une après l’autre, les plaques ont été changées. Un défi gigantesque, car ici, il n’y aucun moyen d’accès en dehors des sentiers. « On a dû utiliser des moyens légers pour faire tous nos travaux, ou exceptionnels, notamment l’héliportage », poursuit Cyril Lacipière.
Un chantier de 10 millions d’euros qui aura duré deux ans. « À partir du mois de septembre, le viaduc va être ouvert au public, donc ouvert à la circulation piétonne et à mobilité douce, détaille Jean-Marie Taguet, président de l’office de tourisme Ventadour-Egletons-Monédières. C’est pour faire du tourisme nature, comme le viaduc et sur les gorges de la Luzège, une réserve de biosphère mondiale reconnue par l’UNESCO. »
Voici donc le second trésor. La vallée elle-même, lieu d’une richesse inouïe, comme nous le montre Cédric Blanchon, naturaliste. « Il y a un chamois là-bas, sur la crête, il nous regarde. Il y a que des aventuriers qui vont un peu dans les gorges. L’accès est très difficile. On a beaucoup de pentes raides, on a des affleurements rocheux et c’est vrai que ça limite l’intrusion de l’homme dans ces milieux-là. Et ça permet à la faune d’être en toute quiétude ».
Une diversité animale dans les airs, sur terre et même dans l’eau, quand on dévale vers la Luzège, « la rivière qui luit » au sens propre. Multitude d’espèces également dans le monde végétal. Retrouvez l’intégralité du reportage dans la vidéo en tête de cet article.