mardi, mai 21

Au retour d’un voyage d’affaires aux Etats-Unis, à la mi-mars, Jeanne, qui témoigne sous son deuxième prénom, n’en revenait pas. A l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, elle découvrait, à 8 heures du matin, « une file d’attente d’une vingtaine de minutes » avant de pouvoir acheter, au distributeur, un ticket en carton pour le RER vers Paris. « Des agents très gentils orientaient vers les machines les touristes qui ne parlaient pas français. » A Lyon, où elle vit, la voyageuse se contente de poser sa carte bancaire sur le valideur pour entrer dans l’enceinte du métro, un procédé dont sont équipés les transports publics à Bruxelles, à Milan (Italie) ou à Londres.

Rien de tel en Ile-de-France, où l’autorité organisatrice, Ile-de-France Mobilités (IDFM), présidée par Valérie Pécresse (Les Républicains), le refuse. La raison avancée ? « Nous avons choisi la technologie du smartphone, a-t-elle répondu le 25 mars, lors d’une conférence de presse. Et il est compliqué d’en changer. » Soit, « mais comment va-t-on faire pour les Jeux olympiques [JO] ? », s’interroge Jeanne.

Cette question, elle n’est pas la seule à se la poser. Dans le métro parisien, dont certaines stations sont décorées par de superbes images estampillées « Olympiade culturelle », les temps d’attente s’allongent sur les quais, et aux arrêts de bus les incidents se multiplient, les conducteurs manquent. Alors que, selon la formule consacrée, « Paris va accueillir le monde », comment vont fonctionner les transports cet été s’ils peinent à assurer leur mission en temps normal ?

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Sur le papier, tout est prévu. Paris a promis au « monde » l’accès à 100 % des sites olympiques en transports en commun. Pour le dire autrement, rien ne sera fait pour faciliter la vie de celui qui voudrait arriver en voiture. « Le défi majeur consiste à concilier trois usages : les déplacements des 200 000 personnes accréditées, des millions de spectateurs et des voyageurs habituels », explique Florent Bardon, coordinateur national des mobilités pour le grand événement. Un véritable tour de force.

En guise d’amuse-bouche, lors de la soirée de la cérémonie d’ouverture, qui se déroulera, sauf imprévu, sur la Seine le 26 juillet, même l’accès aux gares parisiennes serait compromis, que l’on soit en taxi, en métro ou à vélo. Aucun avion ne volera dans un périmètre de 150 kilomètres autour de Paris. Les jours suivants, jusqu’au 11 août et la fin de la compétition, les aéroports parisiens transféreront un nombre record de bagages hors format, perches, vélos ou canoës.

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