Deux policiers, placés en garde à vue quelques heures après avoir tiré sur un véhicule à Toulon, blessant grièvement sa passagère dans la soirée de mercredi 17 décembre, ont été relâchés jeudi dans la matinée, a fait savoir le procureur de Toulon, Raphaël Balland. Les « nombreuses investigations se poursuivent », a-t-il précisé.
Les faits se sont déroulés vers 19 h 15 à l’ouest du centre-ville de Toulon, lorsque les policiers ont tenté d’interpeller le conducteur d’une voiture après une infraction routière. Il a pris la fuite, puis percuté et fait chuter au sol un des policiers qui a été légèrement blessé à la jambe, selon le récit fait par les quatre policiers sur place.
Et « comme le véhicule se dirigeait de nouveau vers le policier tombé à terre, celui-ci et l’un de ses collègues ouvraient le feu en direction du véhicule à plusieurs reprises, estimant qu’ils étaient alors en état de légitime défense », retrace le procureur Raphaël Balland. Les policiers ont ensuite suivi à pied le véhicule en fuite et ont tiré à nouveau. Au total, les deux policiers ont tiré à 20 reprises sur ce véhicule de type anglais, avec le volant à droite.
Le conducteur en garde à vue pour « refus d’obtempérer aggravé »
Quelques minutes plus tard, le véhicule était retrouvé à 500 mètres plus loin avec la passagère, âgée de 27 ans, « grièvement » blessée par les tirs de la police. Elle a dû subir une opération chirurgicale d’urgence et en fin de journée jeudi, son état était stable « sans pronostic vital engagé », selon le procureur.
Le conducteur, âgé de 44 ans et fortement alcoolisé, a tenté de prendre la fuite à pied, mais « a été rapidement interpellé à proximité du domicile de la femme blessée », a ajouté M. Balland.
Deux enquêtes ont été ouvertes. La première menée par l’IGPN – la police des polices –, du chef de « violence avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique » pour déterminer les circonstances de l’usage des armes par les forces de l’ordre.
Le conducteur a lui été placé en garde à vue pour « refus d’obtempérer aggravé », « non-assistance à personne en péril » (pour avoir abandonné la passagère dans le véhicule), « vol du véhicule à un membre de sa famille », et « tentative d’homicide » sur un policier.
Il a reconnu « la plupart des faits qui lui sont reprochés, sauf en ce qui concerne les faits commis à l’encontre des policiers, ne se souvenant pas avoir percuté l’un d’eux ». « Il est déjà très défavorablement connu par les autorités judiciaires en France, mais aussi en Belgique », précise M. Balland. L’enquête visant le conducteur a été confiée à la direction zonale de police judiciaire du Var.




